VIH

Le dépistage reste insuffisant et trop tardif

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Publié le 12/07/2018

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Même si on observe une diminution de 5 % du nombre de découvertes de séropositivité en 2016 par rapport à 2013, le déficit de dépistage en France n'est qu'insuffisamment compensé par la mise à disposition des TROD pratiqués par les professionnels de santé et des autotests accessibles aux utilisateurs profanes.

Près de 6 000 personnes ont découvert leur séropositivité en 2016. Si 37 % de ces diagnostics étaient précoces (au stade primo-infection ou avec plus de 500 CD4), 27 % étaient réalisés au stade avancé de l'infection VIH avec moins de 200 CD4. Cette épidémie cachée entretient en grande partie l'épidémie.

Pour l'enrayer et atteindre l'objectif mondial 90-90-90 de l'ONUSIDA, il est capital de conjuguer toutes les approches. Depuis sa sortie en 2015 en France, l'autotest VIH des Laboratoires AAZ reste une innovation dans le domaine de la prévention combinée. « Il a été conçu avec trois objectifs : la fiabilité proche de 100 %, la simplicité d'utilisation et la sécurité grâce à un mécanisme de contrôle interne. Il a obtenu toutes les certifications internationales, dont le prix Galien 2 016, et il est nommé au prix Galien international en 2018 », rappelle le Dr Joseph Coulloc'h, président d'AAZ. Les autotests viennent élargir l'offre des dépistages, même s'ils ne sont pas parvenus à en augmenter le nombre, ils semblent toutefois répondre à un besoin non résolu par le reste de l'offre disponible. « Près de 300 000 autotests VIH ont été distribués en pharmacies depuis 2015, avec une forte croissance des ventes en 2018. Près de 12 000 pharmacies les référencent. En 2017, plus de 90 000 autotests ont été vendus, cette année la tendance est de plus de 100 000 unités », se félicite Marie-Josée Augé-Caumon, conseillère USPO (Union des syndicats de pharmaciens d'officine).

À ces chiffres, il faut ajouter 15 000 autotests achetés et distribués gratuitement en un an par Paris Sans Sida, 2 000 autres par HF Prévention et environ 10 000 TROD (tests rapides d'orientation diagnostique) achetés pour être distribués gratuitement dans les associations et les structures en dehors de l'Île-de-France. En effet, si le premier réseau de distribution en France est celui de la pharmacie par sa proximité, la lutte passe aussi par le tissu associatif et une mise à disposition gratuite des autotests en direction de publics précaires ou peu enclins à se faire dépister. « Il faut multiplier les structures d'accueil et les réseaux de distribution pour atteindre les populations les plus éloignées du circuit traditionnel de dépistage et rendre accessible à tous, toutes les solutions possibles », insiste Jérôme André, directeur de l'association HF Prévention. Ainsi, l'association Aides propose systématiquement à chaque remise d'un TROD négatif, un ou plusieurs autotests pour que les personnes puissent se dépister le plus souvent possible et devenir des relais communautaires auprès de leurs partenaires sexuels.

Le service médical rendu par l'autotest VIH et son apport stratégique dans la lutte contre la pandémie ont déjà incité cinq complémentaires santé a en proposer la prise en charge ; cette liste devrait s'allonger prochainement.

D'après une conférence de presse du Comité de suivi autotest VIH.

Christine Nicolet

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