L’Académie de pharmacie préconise d'élargir la liste des TROD et autotests autorisés en pharmacie.
L'Académie de pharmacie recommande aux pouvoirs publics de faire évoluer la liste des tests rapide d'orientation diagnostique (TROD) autorisés en pharmacie, afin d'améliorer la prévention et favoriser une prise en charge précoce. Dans des recommandations et un rapport, l'instance souhaite que les officinaux puissent réaliser des TROD VIH, des TROD « tests urinaires » (dépistage d’une infection urinaire, d’une protéinurie, d’une glycosurie) et des TROD « recherche d’anticorps antitétaniques » (pour connaître son statut vaccinal concernant le tétanos, ou en urgence devant une plaie susceptible d'être contaminée par des germes d'origine tellurique). Et ce n’est pas tout. Il faudrait aussi généraliser l’autorisation de pratiquer des TROD « glycémie capillaire » chez les patients à risque de diabète de type 2 quelle que soit la période, et non pas limiter cette autorisation au temps d’une campagne de prévention. Enfin, le pharmacien pourrait également, au même titre que le médecin, délivrer le kit de dépistage du cancer colorectal, dans le cadre de la campagne nationale de prévention qui se déroule en mars (mars bleu).
Pour ce qui est de l’acquis, l’Académie estime qu’il est important d’encourager le pharmacien à réaliser des TROD angine. Concernant le TROD grippe, l'Académie précise que son intérêt est limité en officine car ce test ne sert pas à améliorer la prise en charge individuelle (identique pour une grippe et un syndrome grippal). En revanche, le TROD grippe pourrait avoir un intérêt épidémiologique pour permettre de suivre l'épidémie de grippe saisonnière.
Bien entendu, ces évolutions doivent s’accompagner d’une formation adaptée du pharmacien d’officine. Côté mise sur le marché, le niveau d’exigence de qualité demandé aux autotests et TROD disponibles en France doit augmenter pour atteindre des niveaux comparables à ceux exigés en Allemagne ou en Suisse. Dans notre pays, « la qualité de ces tests n’a pas été suffisamment évaluée », pointent les Académiciens, qui encouragent l’ANSM à « procéder dès maintenant à une évaluation des performances analytiques des autotests marqués CE disponibles en officine ».
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