Tri des déchets médicaux

Des pharmaciens plus investis

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Publié le 20/11/2020
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Le baromètre 2019 IFOP sur les DASRI montre, pour la première fois depuis 2017, une augmentation du nombre de pharmaciens affirmant proposer « systématiquement » des boîtes à aiguilles DASTRI aux patients concernés.

En 2019, 64 % des pharmaciens affirment proposer systématiquement des boîtes DASTRI (versus 62 % en 2018), « un chiffre en hausse pour la première fois depuis 2017 », se félicite l'éco-organisme DASTRI. Au total, les pharmaciens sont 86 % à proposer « systématiquement ou de temps en temps » des boîtes DASTRI à leur patientèle (versus 85 % en 2019). Toutefois, des différences géographiques persistent : en effet, les pharmaciens d’Outre-mer ne sont que 48 % à dire proposer systématiquement des boîtes DASTRI.

Aujourd'hui, 17 900 officines sont points de collecte pour recueillir les DASRI des patients, soit environ 4 pharmacies sur 5. Ces pharmaciens collectant les boîtes DASTRI sont 66 % à remettre systématiquement une boîte à aiguilles. Leurs confrères, qui ne sont pas points de collecte, sont eux 53 % à donner systématiquement une boîte à aiguilles. Mais on ne devrait bientôt plus faire plus de différence entre ces deux profils. En effet, à compter du 1er janvier 2021, la loi AGEC prévoit que toutes les pharmacies doivent proposer ce service à leur patientèle (une obligation connue de 67 % des répondants). La mise en place de cette loi « devrait donc favoriser un taux de distribution systématique encore supérieur dans les prochaines années », estime l'éco-organisme DASTRI.

Du côté des patients

Côté patient, on n'observe pas d'évolution quant au geste de tri. En 2019, ils sont 68 % à rapporter leurs déchets (versus 69 % en 2018). 32 % des répondants doivent donc encore être sensibilisés à l’importance d’utiliser le service proposé : 19 % jettent leurs DASRI perforants, en vrac ou dans un contenant, avec leurs déchets ménagers et 13 % dans le bac des recyclables.

Enfin, les résultats du baromètre IFOP démontrent le besoin d’améliorer les connaissances des pharmaciens et des patients concernant les dispositifs médicaux complexes - associant perforant, composant électronique et piles, comme les pompes Omnipod ou les capteurs de glycémie en continu.

Côté pharmacien, seulement 1/3 d’entre eux sait que l’applicateur du capteur de glycémie en continu est un DASRI perforant, qui doit être stocké dans une boîte DASTRI. À l’inverse, près de la moitié des pharmaciens (45 %) pensent que le capteur de glycémie en continu doit être stocké dans une boîte jaune, ce qui n’est pas le cas : il est demandé aux patients de stocker les capteurs chez eux dans l’attente d’une solution qui sera mise en place début 2021.

Quant aux utilisateurs de capteurs de glycémie en continu (soit 1 012 patients sur les 2 115 répondants), la moitié d'entre eux apportent les applicateurs en pharmacie dans une boîte DASTRI et 24 % les jettent avec les ordures ménagères.

Lorsque l’on questionne les utilisateurs de pompes patch (soit 427 patients sur les 2 115 répondants), 54 % d’entre eux les rapportent en pharmacie dans une boîte carton.

« Alors que nous observons une tendance stable du geste de tri concernant les DASRI historiques, nous avons conscience des efforts de communication à réaliser à destination des utilisateurs de dispositifs médicaux complexes et voulons en faire une priorité en 2021, déclare Laurence Bouret, déléguée générale de DASTRI. La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) devrait nous aider à clarifier les différents circuits d’élimination et à simplifier la communication. »

Charlotte Demarti

Source : Le Quotidien du Pharmacien