• Antibiotiques : Troisièmes consommateurs en Europe, les Français ont deux fois plus souvent recours aux antibiotiques que leurs voisins allemands. « Aucune raison épidémiologique ne vient expliquer cet écart », souligne le rapport. Pour se rapprocher des chiffres du plus faible consommateur d'Europe, les Pays-Bas, un « plan ambitieux » va être mis en place sur deux ans. Il visera peut-être aussi à réduire les écarts constatés entre les régions. On observe, en effet, un écart de 25 % entre la région la plus consommatrice, les Hauts-de-France, et celle qui en utilise le moins, les Pays de la Loire. Alors que 69 % des antibiotiques prescrits en ville l'ont été par des généralistes, un « plan personnalisé d'accompagnement » sera proposé en 2020 aux médecins « dont les prescriptions sont supérieures à 8 jours ». Selon les données de l'ANSM, 22 % des prescriptions antibiotiques excèdent une semaine, ce qui, dans la plupart des cas, « n'est pas pertinent ». En termes d'économies, une baisse des prescriptions à hauteur de 10 % « générerait 40 millions d'euros d'économies ».
• TROD angine : Moyen rapide et efficace de différencier les angines virales des angines bactériennes, les tests rapides d'orientation diagnostique (TROD) n'ont été commandés que par 40 % des médecins généralistes en 2017. Face à ce constat, l'assurance-maladie pourrait prochainement mettre en place deux nouveaux circuits pour assurer un meilleur accès aux patients. Après des expérimentations au niveau local, la délivrance de TROD sera possible pour tous les pharmaciens dès le début de l'année 2020. Deux procédés sont donc à l'étude, approuvés l'un comme l'autre par les organisations syndicales (voir encadré). Dans ces deux cas, l'officinal pourra réaliser lui-même le TROD, même s'il incombera au médecin de prescrire les antibiotiques. Le prescripteur pourra d'ailleurs continuer à commander et à pratiquer les TROD lui-même.
• Pansements : Vertement critiqués sur de nombreux points du rapport, les prestataires de santé à domicile sont notamment pointés du doigt sur la question des pansements. Un sujet qui revient « de manière récurrente » dans les signalements adressés à la CNAM. Ainsi, en sortie d'hospitalisation, des « prescriptions parfois sommaires donnent lieu à la délivrance de grands conditionnements, couvrant parfois jusqu'à un an de traitement ». Pour limiter le « gaspillage » dans ce domaine, le rapport préconise de limiter « les durées de prescriptions hospitalières de pansements exécutées en ville à un maximum de 7 jours ». Avec ces nouvelles règles beaucoup plus contraignantes, 75 millions d'euros d'économies sont envisagés, soit près de 10 % du montant remboursé en 2018 pour l'ensemble des pansements (678,5 millions d'euros).
D'autres dispositifs médicaux sont aussi cités dans le rapport : « De nombreux signalements de gaspillage remontent concernant les stylos et aiguilles à insuline, les sets de sondage et les sets de perfusion à domicile. » Des mesures de régulation pourraient aussi être envisagées sur ces dispositifs.
• Durée d'écoulement du stock : 56 millions d'euros de dépenses évitées, c'est ce qu'espère obtenir la CNAM en « limitant les durées d'écoulement du stock en cas de modification du prix d'une spécialité pharmaceutique ». À l’heure actuelle, ce délai est de 50 jours pour les officinaux installés en métropole et de 90 jours pour les pharmaciens d'outre-mer. Compte tenu du fait que « les officines fonctionnent de plus en plus avec des stocks réduits, en plus des approvisionnements réguliers des répartiteurs », le rapport prévoit d'abaisser ce délai à « 30 jours pour la métropole et 70 jours pour l'outre-mer ».
• Délivrance raisonnée : Prescripteurs et pharmaciens seront également l'objet d'une campagne de sensibilisation sur la « délivrance raisonnée ». Un principe notamment pensé pour favoriser un meilleur usage des médicaments antalgiques. En effet, comme le relève le rapport, « les patients peuvent se retrouver, au fil des mois, avec des doses stockées chez eux et qu'ils finiront par jeter ». Une gabegie aux conséquences financières, mais aussi environnementales. Pour diminuer le gaspillage dans ce domaine, l'assurance-maladie juge pertinent l'ajout de mentions du type « à délivrer/à renouveler si besoin/si douleur », car elles « apportent de la souplesse et permettent d'éviter au patient de revenir pour une nouvelle consultation ». Dans ce cadre, la CNAM incite donc le pharmacien à « bien questionner le patient et à être vigilant quant aux doses délivrées ». Sur ce sujet, 30 millions d'euros pourraient être économisés.
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