LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN. – Quel est le cas de figure où la délivrance d’un test de grossesse ne peut se faire sans un solide conseil ?
BRIGITTE DEFOULNY. – Aujourd’hui, nous sommes typiquement dans la situation où le conseil concernant ces dispositifs peut faire toute la différence avec la grande distribution. Un des cas de figure les plus problématiques est celui dans lequel une jeune fille va poser un test de grossesse sur le comptoir après s’être servie en libre accès, et ce sans dire un mot. Toute la difficulté va bien sûr consister à engager le dialogue car il faut savoir si la personne a une contraception et si le traitement est bien observé. L’entrée en matière la plus facile est de demander à qui se destine le dispositif : « Le test est-il pour vous ? », « L’avez-vous déjà utilisé ? ». Sur cette base, on peut enchaîner en rappelant le fonctionnement du dispositif et la façon de s’en servir, à savoir qu’il vaut mieux l’utiliser le matin, quand les urines sont concentrées et attendre dans l’idéal quatre à cinq jours après la date présumée des règles avant d’effectuer le test, ce afin d’éviter les faux négatifs. Ensuite, les questions peuvent porter sur le calendrier de la patiente, savoir quel est son retard, et déboucher sur son historique pour connaître les circonstances qui l’ont menée jusqu’à nous : a-t-elle une contraception ? Comment cela se passe-t-il ? Lui arrive-t-il d’oublier ? Si aucune contraception n’est mise en place, vous pouvez évoquer les différentes méthodes possibles, souligner l’existence d’une contraception d’urgence et orienter vers un centre de planning familial. Pour le bien-être de la patiente, il est préférable que l’échange se déroule dans un espace de confidentialité.
Quelles sont les modalités de délivrance d’une contraception d’urgence ?
Les cas qui nécessitent une contraception d’urgence - oubli d’une pilule, préservatif déchiré, rapport non protégé - ne sont pas rares. Les médicaments à base de lévonorgestrel (expliquer le bon usage) peuvent être délivrés sans ordonnance et sont dispensés gratuitement et anonymement aux mineures (articles L.5134-1 et D.5134-1 du code de la santé publique). Dans ce cas, le pharmacien doit mener un entretien avec la jeune fille, notamment afin de s’assurer des critères d’urgence de sa situation et faire un rappel sur la prévention des IST. Certaines pilules œstroprogestatives ou progestatives, l’implant progestatif et le dispositif intra-utérin, notamment, sont délivrés gratuitement sur prescription pour les mineures de 15 à 18 ans (décret n° 2013-248 du 25 mars 2013). Une prise en charge gratuite et anonyme est possible dans les centres de planification ou d’éducation familiale (des brochures d’information couvrant tous les thèmes de la contraception sont à disposition du pharmacien sur simple commande au Cespharm).
Comment présenter les tests de grossesse à l’officine ?
Vous pouvez les placer dans un rayon regroupant les tests d’ovulation, les produits pour l’hygiène intime, les préservatifs et les lubrifiants. Une animation sur le thème de la grossesse peut être mise en scène par le biais de la vitrine.
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