L'Association française de l'industrie pharmaceutique pour une automédication responsable (AFIPA) a présenté ce matin les chiffres du marché du selfcare pour 2017. Si les compléments alimentaires et les dispositifs médicaux tirent leur épingle du jeu, ce n'est pas le cas des médicaments non prescrits, en décroissance à cause d'un « manque de volonté politique ».
Sur un marché officinal global de 36,2 milliards d'euros en 2017 (+0,02 %), le selfcare (compléments alimentaires, dispositifs médicaux et médicaments non prescrits) occupe près de 11 % du total. Dans ce marché du selfcare, le médicament représente un peu moins de 60 %, dominant largement par la taille les segments des compléments alimentaires et des dispositifs médicaux (environ 21 % chacun). Mais c'est justement le médicament qui empêche toute performance du selfcare avec un recul de 3,7 % en valeur. En cause ? Des pathologies saisonnières moins marquées et le relistage l'été dernier des médicaments contenant des codéinés et dérivés. De leur côté, les dispositifs médicaux (DM) progressent de 3,5 % et surtout les compléments alimentaires (CA), insensibles aux pathologies saisonnières, bondissent de 12,9 %. Deux segments qui affichent pourtant un prix moyen par produit bien plus élevé que le médicament : 7,70 euros pour les DM, 13,90 euros pour les CA, quand le médicament ne progresse que de 0,1 % à 4,76 euros.
Pour l'AFIPA, l'absence d'engagement politique en France est en cause dans ces mauvais résultats, mais, pire encore, des mesures de santé publique montrent « une méconnaissance totale du secteur ». En ligne de mire ? D'abord le relistage des codéinés et dérivés, l'exemple de « ce qu'il ne fallait pas faire puisqu'il suffisait d'inscrire systématiquement ces médicaments au dossier pharmaceutique ». Ensuite l'interdiction de la publicité pour les vasoconstricteurs, alors qu'il était préférable de mettre en place « des campagnes de communication et d'éducation ». Enfin les projets d'interdiction des marques ombrelles et de modification de l'étiquetage des médicaments conduisant à la disparition des marques, sont particulièrement mal vécus par l'AFIPA. L'association reconnaît que des améliorations méritent d'être apportées et se dit ouverte au dialogue pour y parvenir, mais l'interdiction pure est simple n'est pas la solution. Soulignant l'engagement des politiques publiques dans d'autres pays européens en faveur de l'automédication, elle appelle le gouvernement français à les imiter. Et se propose de convaincre la ministre de la Santé lors d'un rendez-vous qu'elle lui réclame depuis le mois d'octobre.
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %