Les chimiothérapies à base de 5-fluorouracile et de capécitabine peuvent provoquer, chez certains patients atteints d'un déficit enzymatique, des toxicités graves, voire mortelles. Un test de dépistage permet d'éviter ces effets secondaires, mais il n'est pas encore officiellement recommandé par les autorités de santé.
Le 5-fluorouracile et son analogue, la capécitabine (prodrogue utilisée sous forme orale) sont des médicaments anticancéreux essentiels et parmi les plus utilisés dans le traitement de nombreuses tumeurs solides (cancers digestifs, sein, ORL…). Mais plus de 1 500 toxicités sévères, dont 133 mortelles, ont été rapportées entre 2005 et 2015. « Ces toxicités sont en lien avec une surexposition au médicament dont le métabolisme et la dégradation dans l’organisme dépendent d’une enzyme, la dihydropyrimidine déshydrogénase (DPD) », avance l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) dans un point d'information.
En effet, 3 à 10 % des patients présentent un déficit enzymatique en DPD, partiel ou total, qui les empêche de métaboliser correctement ces anticancéreux. Des tests sanguins de dépistage du déficit en DPD existent et permettent d'identifier les personnes à risque. Mais, malheureusement, tous les oncologues ne les pratiquent pas. En novembre 2017, Jean-Michel Mis, député de la Loire, a alerté la ministre de la Santé sur cette problématique dans une question à l'Assemblée nationale, demandant si le gouvernement envisageait que les tests de dépistage deviennent obligatoires et systématiques.
En réponse, les autorités sanitaires se sont positionnées en faveur de la réalisation du test de dépistage du déficit en DPD, sans toutefois la recommander officiellement ni la rendre obligatoire pour le moment. « Les modalités de ce dépistage font actuellement l'objet de discussions sur le plan national et européen », indique l'ANSM, qui attend les résultats de ces discussions et d'études en cours avant d'envisager une « harmonisation des informations mentionnées dans les RCP des AMM de ces médicaments ».
Dans cette expectative, l’ANSM précise que des tests de dépistage existent et sont à la disposition des professionnels de santé, et que leur coût (200 euros environ) est pris en charge par les établissements de santé. L’ANSM indique par ailleurs que les recommandations du Groupe de pharmacologie clinique oncologique (GPCO)-Unicancer soulignent l'intérêt d'un dépistage systématique du déficit en DPD. Néanmoins, en l’absence de préconisations nationales sur l’utilisation de ces tests, tous les établissements de santé ne les pratiquent pas, et des patients restent exposés à ces effets indésirables graves liés au traitement.
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