Médecins et pharmaciens en cas de doute peuvent consulter la liste des substances dopantes régulièrement mise à jour sur le site de l’Agence Française de Lutte contre le Dopage (AFLD), www.afld.fr.
Certaines sont interdites en permanence, quel que soit le mode sportif. D’autres, en compétition seulement. Les règles du jeu (substances interdites et laboratoires accrédités) sont fixées à l’échelle mondiale par l’Agence Mondiale Antidopage. L’objectif étant également de protéger les sportifs « propres » et l’essence du sport. Le médecin d’un sportif malade (qui pourrait être contrôlé) doit renseigner une Autorisation d’usage à des fins thérapeutiques (AUT), en documentant la pathologie, pour justifier de la prescription de substance ou de méthode selon cette liste. L’AUT est délivrée après avis d’un conseil de trois médecins experts. En fait, « 75 % des demandes sont acceptées », observe le Pr Jean-Pierre Goullé (AFLD) lors d'une session organisée par le Conseil national de l’Ordre des Pharmaciens aux derniers Entretiens de Bichat.
Norme AFNOR pour les compléments
Sont ainsi systématiquement refusées les prescriptions comportant du méthylphénidate ; discutées, les ordonnances avec un bêta-bloquant. Une insuline est en revanche naturellement toujours autorisée pour un diabétique de type 1. Le processus de demande peut être « abrégé » en fonction de la voie d’administration. Les glucocorticoïdes sont toujours interdits sauf en péri-articulaire ou en ophtalmologie. En 2015, deux médicaments ont été particulièrement surveillés, le tramadol et le meldonium (6 % des sportifs avaient été contrôlés positifs, 21 % des russes), ce qui s’est soldé par leur interdiction au 1er janvier 2016. « Gardés à l’œil de l’Agence encore, le bupropion, la caféine, la nicotine, etc. », signale le praticien. Un cas particulier la codéine, dont le principe actif est autorisé, mais dont les métabolites sont morphiniques, cette métabolisation étant variable selon les individus.
Quant aux compléments alimentaires, censés favoriser la perte de graisse, le gain de muscles, le tonus, etc., 15 à 25 % contiennent des substances dopantes. Une norme AFNOR (NFV 94-0001) garantit désormais l’absence de produits dopants (stéroïdes anabolisants, méthylhexanéamine, etc.) dans les compléments alimentaires destinés aux sportifs de tout niveau. L’analyse rétrospective en 2015 des échantillons biologiques des sportifs des Jeux Olympiques de Pékin a conduit à un certain nombre de retraits de médailles : on y retrouvait surtout des agents anabolisants, des glucocorticoïdes, des diurétiques et des stimulants. Seulement 1,2 % des sportifs sont contrôlés positifs alors que la prévalence du dopage est estimée entre 10 et 30 %. « Il reste à l’évidence beaucoup à faire pour prendre de vitesse l’imagination des sportifs », constatent Valérie Fourneyron, présidente du Comité Santé/Médecine/Recherche de l’Agence Mondiale Antidopage et le Pr Goullé.
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