ENVIRON la moitié des patients ayant une maladie de Basedow, affection auto-immune de la thyroïde, ont une atteinte oculaire, l’orbitopathie, ou ophtalmopathie, basedowienne. Si les formes modérées à sévères (exophtalmie, diplopie, atteinte des paupières) sont traitées par corticothérapie et/ou radiothérapie orbitale, les formes mineures plus fréquentes (de 90 à 95 % des cas) peuvent s’améliorer spontanément et ne reçoivent en général que des traitements locaux symptomatiques (larmes artificielles et prismes, entre autres). Cette abstention thérapeutique sous surveillance, dans la forme mineure, est toutefois discutable pour plusieurs raisons. De nombreux patients ont néanmoins une baisse considérable de leur qualité de vie. Ces formes mineures ne régressent spontanément que dans 20 % des cas et restent stables dans 65 % des cas, tandis qu’elles progressent dans 15 % des cas.
Radicaux libres et cytokines.
Des données in vitro suggèrent que les radicaux libres d’oxygène et les cytokines jouent un rôle
pathogénique dans l’orbitopathie basedowienne. Deux traitements pourraient potentiellement être
bénéfiques : le sélénium, un antioxydant ayant un effet sur le système immunitaire, et la pentoxifylline, un inhibiteur de la phosphodiestérase utilisé pour traiter la claudication intermittente, aux effets anti-inflammatoires et immunomodulateurs. Ce dernier s’est montré prometteur dans une étude pilote.
Les résultats d’une étude multicentrique européenne (EUGOGO) viennent d’être publiés. Cette étude visait à évaluer si le sélénium ou la pentoxifylline peut être bénéfique chez les patients ayant une orbitopathie basedowienne légère.
Cette étude randomisée, en double insu, a porté sur 159 patients atteints depuis moins de dix-huit mois.
Ils ont été affectés par randomisation pour recevoir par voie orale pendant six mois : du sélénium (100?µg deux fois par jour ; n = 55), de la pentoxifylline (600 mg deux fois par jour ; n = 52), ou un placebo (deux fois par jour). Puis ils ont été suivis six mois après l’arrêt du traitement.
Le résultat, à six et douze mois, a été évalué sur deux mesures principales : l’examen ophtalmologique effectué par un spécialiste ignorant les traitements et un questionnaire de qualité de vie. Deux mesures secondaires étaient le score d’activité clinique (7 symptômes oculaires) et celui de diplopie.
Le score d’activité clinique.
L’évaluation à six mois montre que le sélénium, mais pas la pentoxifylline, améliore la qualité de vie et l’atteinte oculaire. Il ralentit la progression de l’orbitopathie, en comparaison du placebo. Le score d’activité clinique baisse dans tous les groupes, reflétant l’histoire naturelle de l’orbitopathie, mais baisse davantage chez les patients traités par sélénium. De plus, aucun effet secondaire n’est observé avec le sélénium, tandis que la pentoxifylline est associée à de fréquents problèmes gastro-intestinaux.
« Notre étude montre que les patients atteints d’une orbitopathie basedowienne légère, qui sont généralement suivis sans thérapeutique médicale spécifique, peuvent bénéficier d’un traitement de six mois par sélénium à raison de 200 µg par jour », déclare au « Quotidien » le Dr Claudio Marcocci (université de Pise, Italie). Le prochain objectif de l’équipe est de conduire des études in vitro pour tenter d’élucider les mécanismes sous-tendant ces effets bénéfiques, en utilisant des fibroblastes et des adipocytes provenant des tissus orbitaux des patients.
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