Si divers travaux suggéraient jusqu’alors qu’un régime riche en acides gras de type oméga-3 contribuait à protéger du déclin cognitif le sujet âgé, une vaste étude américaine remet aujourd’hui ces observations en question. L’équipe d’Emily Y. Chew, directrice au National Eye Institute de Bethesda (Maryland) et connue pour avoir montré qu’une association de suppléments nutritionnels (antioxydants et sels minéraux) pouvait ralentir la progression de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), a testé la même formulation en l’enrichissant d’acides gras polyinsaturés de type oméga-3 que l’on sait apportés avant tout dans notre régime par certains poissons gras - et tenus comme bénéfiques pour la fonction rétinienne, pour la fonction cardiaque et pour la fonction cognitive.
L’étude AREDS2, en double-aveugle, ayant pour objectif primaire de tester l’intérêt des oméga-3 en ophtalmologie (l’aspect cognitif y était envisagé à titre ancillaire), a inclus sur 5 ans quelque 4 000 patients, d’un âge moyen de 72 ans, majoritairement de sexe féminin (57,5 %), atteints de DMLA, randomisés en 4 groupes traités par voie orale, respectivement par : 1) Un placebo ; 2) Des acides gras oméga-3 (acide docosahexénoïque 350 mg/j et eicosapentaènoïque 650 mg/j) ; 3) Une association de lutéine (10 mg/j) et de zéaxanthine (2 mg/j) (des antioxydants apportés surtout par les légumes verts), 4) Une association triple de lutéine, de zéaxanthine et d’acides gras oméga-3. À cette supplémentation venaient s’ajouter des apports quotidiens de vitamine C, de vitamine E, de bêta-carotène et de zinc.
Pas de différence significative
Les participants ont été suivis grâce à une batterie de tests cognitifs explorant la mémoire immédiate, la mémoire à long terme, l’attention et les processus cognitifs, et ce avant inclusion puis après deux puis quatre années de traitement. Il a ainsi été possible de calculer un score de déclin cognitif ajusté en fonction de nombreux paramètres : âge, sexe, antécédents d’hypertension, niveau d’éducation, score cognitif de base, dépression, etc.
Le déclin cognitif global s’est avéré être identique dans les quatre groupes : aucune des différences mises en évidence dans les quatre bras de l’étude ne s’est révélée significative et aucun type de régime ne s’est donc révélé supérieur au placebo. On peut noter que la supplémentation en oméga-3 n’a pas plus contribué à ralentir l’évolution de la DMLA.
En contradiction avec des observations antérieures, ces résultats ne doivent cependant pas remettre en question l’intérêt potentiel des acides gras polyinsaturés dans des domaines moins explorés que la fonction cardio-vasculaire : de nouvelles investigations méritent d’être conduites, visant à étudier l’impact d’autres types d’acides oméga-3 et celui d’autres types de combinaisons micronutritionnelles.
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