Dans la jeune histoire des produits à bronzer, vous souvenez-vous de la redoutable graisse à traire ? Cette crème à bronzer des années 1960, venue de nos campagnes, totalement dépourvue d'effets protecteurs. Et de la grande mode des autobronzants ? Tubes de l'été (sans soleil) qui donnaient à la peau ce joli teint hâlé tirant parfois à l'orange carotte. Aujourd'hui, les compléments alimentaires à base de caroténoïdes, restent à peu près les seuls moyens de brunir sans exposition solaire… Pourtant, des scientifiques américains - qui en connaissent un rayon - viennent peut-être de franchir un cap. Ils ont en effet mis au point une molécule qui induit la synthèse de mélanine sans exposition au rayonnement solaire. Mieux que la crème autobronzante et les caroténoïdes, la coloration obtenue est non seulement plus naturelle, mais protectrice à l'égard des UV ! Comment ce « miracle » est-il rendu possible ? Le Dr David Fisher explique qu'il a testé des petites molécules actives sur la voie de synthèse de la mélanine, et plus particulièrement au niveau du gène MITF. Ces molécules stimulent l'expression de ce gène impliqué dans la synthèse du pigment protecteur.
Pour l'heure, les essais de cette crème à bronzer sans soleil n'ont été réalisés que sur des souris et des cellules épidermiques humaines. Mais dans les deux cas, une augmentation significative de la quantité de mélanine a été observée. Aussi grande soit-elle, cette découverte est encore loin d'atterrir sur vos rayons. Rien ne prouve que la vraie peau réagira de la même façon que les cellules prélevées. Plus inquiétant, d'après l'INSERM, toucher à l'expression du gène MITF ne serait pas sans risque. L'usage prolongé de cette molécule pourrait ainsi provoquer l'apparition de mélasma (maladie de la peau caractérisée par des taches très pigmentées), voire pire, de mélanome. Nos bons vieux écrans solaires ont encore de beaux jours de soleil devant eux…
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