PRODUITE par une bactérie (clostridium botulinum), la toxine botulique est un relaxant musculaire. Une fois injectée dans le muscle, elle libère son entité active, la neurotoxine, qui empêche la libération de l’acétylcholine au niveau de la jonction neuromusculaire. Elle bloque ainsi en partie la contraction du muscle responsable de spasmes et de rides. La neurotoxine de type A a la durée d’action la plus longue (4 à 6 mois) mais son action est totalement réversible dans le temps. « En France, seules toxines botuliques de type A disposent d’une autorisation de mise (AMM) sur le marché pour une utilisation en esthétique, mais elles ne sont pas interchangeables, prévient le Dr Bernard Poulain, directeur de recherche au CNRS. De nombreuses études cliniques ont montré que les facteurs qui influencent le champ d’efficacité de la toxine dépendent de l’art de l’injecteur, de la quantité et de la dose de toxine injectées ainsi que du muscle ciblé. »
Depuis son utilisation à des fins thérapeutiques ou esthétiques, ce traitement a été l’objet d’affaires préjudiciables à son image et qui ont alerté l’opinion publique. Le seul nom de « toxine botulique » qui lui a été donné suffit à lui bâtir une réputation de toxicité et à entretenir la confusion. Or, il faut savoir que les effets secondaires sérieux dont il est question dans les anecdotes très médiatisées ont été causés par des mésusages et des emplois non conformes et non contrôlés. La toxine botulique est un médicament aux nombreuses indications et elle bénéficie de vingt ans d’expérience en médecine thérapeutique (neurologie, gastro-entérologie, ORL, urologie et dermatologie).
Sa place en esthétique.
C’est le traitement le plus pratiqué en esthétique à des doses dix fois inférieures à celles utilisées en thérapeutique. En France, on estime que 150 000 injections ont été réalisées en 2008 et les éventuels effets indésirables sont modérés, localisés et parfaitement réversibles, et ils ne perturbent pas les effets positifs du traitement. Huit études cliniques internationales ont démontré la grande fiabilité et la prédictibilité du traitement en esthétique.
« Il est fortement conseillé aux patients candidats aux injections de toxine botulique pour traiter leurs rides, de vérifier que le praticien est un spécialiste habilité et formé à la technique d’injection, de se renseigner sur la qualité du produit qui sera injecté, et de vérifier qu’il a reçu une AMM pour l’indication esthétique », insiste le Dr Véronique Gassia, dermatologue (Toulouse).
La toxine botulique offre la possibilité de nombreuses combinaisons thérapeutiques : elle joue un double rôle de préparation et de maintenance des traitements chirurgicaux, et elle peut être associée avec bénéfice aux traitements par laser fractionnel, peeling ou photo-réjuvénation. Pour compléter cette palette, il devenait important de pouvoir combiner cette injection active en profondeur avec un produit topique ou dermocosmétique actif à la surface de la peau afin de prolonger l’effet du traitement. « C’est pour répondre à ce besoin que Galderma et les laboratoires Vichy se sont associés et lancent la première étude clinique de combinaison entre toxine botulique et un produit topique, déclare Benoît Chardon, marketing manager Galderma. En 2010, Galderma entrera dans la deuxième étape de son développement en dermatologie correctrice et esthétique avec le lancement d’une nouvelle gamme complète d’injectables de comblement permettant de traiter la dimension volumétrique du vieillissement facial. »
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