La dermocosmétique mérite d’être redéfinie car ses effets se situent bien au-delà des couches superficielles de l’épiderme.
« L’usage des dermocosmétiques déborde largement l’esthétique et le simple confort, insiste le Dr Marc Perrussel, dermatologue au CHU Pontchaillou-Rennes. De la pommade à la crème hydratante, ou à la texture sèche souhaitée pour certains usages, les progrès ont été immenses. Des shampooings décapants à ceux d’usage fréquents, la galénique a fait merveille. L’intégration de principes actifs au sein d'un véhicule a développé l’efficacité de certaines indications. » Un dermocosmétique est l’exemple caractéristique du produit avec des substances actives, considérées soit comme des médicaments soit comme des cosmétiques. Le rôle du dermatologue est de guider le choix des patients dans la jungle des produits, en particulier dans les nombreuses familles d'actifs anti-âge, poursuit le dermatologue breton. « En esthétique, l’usage de l’acide hyaluronique est un progrès considérable pour combler naturellement les rides. Il est le pivot du maintien de l’hydratation et de l’élasticité cutanée. Il intervient également à tous les stades de la cicatrisation. Les antioxydants (vitamines C et E, polyphénols), et les acides alpha hydroxylés (AHA) sont des armes antivieillissement complémentaires généralement bien tolérées. Utilisé en cosmétique, le rétinaldéhyde réalise un progrès dans l’acceptabilité des crèmes anti-âge et antirides, il évite les effets irritants mal tolérés du rétinol (ou vitamine A acide). »
Cependant, le dermatologue n’est pas un simple conseiller de crèmes de beauté, rappelle Marc Perrussel. La dermocosmétique fait partie intégrante de sa prescription, soit secondairement à un problème existant, soit en prévention d'une pathologie, soit en raison d’une allergie. « Pour des pathologies inflammatoires, comme l’eczéma ou le psoriasis, les dermocosmétiques ont une place essentielle dans le traitement : aucune ordonnance ne peut ne pas inscrire une crème hydratante ou un émollient. Les huiles lavantes ont également permis une hygiène plus adaptée à ces peaux sèches. Pour l’acné, outre l’hygiène de base qui justifie l’usage de produits dédiés, un grand nombre de dermocosmétiques contiennent des principes actifs kératolytiques, anti-inflammatoires, modificateurs du biotope. L'importance des écrans solaires dans la prévention des cancers de la peau n’est pas à débattre. La recherche repose sur des filtres moins allergisants, efficaces contre les UVA qui sont présents toute l’année. Certains ont même l’indication de prévention de cancers non mélanomateux. Les dépigmentants et les antirougeurs utilisés quotidiennement en relais des actes de correction esthétique potentialisent et font durer les résultats. »
Les motifs de consultation
L’avancement des connaissances a favorisé le développement et la démocratisation des produits dermocosmétiques. « Les patients sont surinformés (médias, Internet, paroles de stars), mais ils sont conscients que le dermatologue reste l'expert de la peau. Leurs attentes sont de plus en plus variées et précises selon leur âge, leur sexe, leur motivation, leur milieu social », constate le Dr Pons Guiraud, dermatologue à Paris, qui fait part de son expérience personnelle en cabinet de ville. Les démarches vont de simples conseils d'hygiène de beauté, suite à une consultation pour une pathologie banale, à une demande de bilan cutané et de diagnostic dermatologique pour mieux appréhender les soins en rapport avec l'état de la peau, ou à une recherche de solutions esthétiques ciblées pour traiter un problème particulier (rides, taches, kératoses, cicatrices).
Quelle que soit la demande, la consultation esthétique prend autant de temps qu'une consultation thérapeutique. Elle commence par un examen minutieux de la peau et de ses particularités avec des lampes loupes, elle se poursuit par un interrogatoire permettant de connaître le mode de vie du patient (profession, alimentation, tabagisme), son état de santé général, la prise éventuelle de médicaments, ses antécédents (terrain allergique). Cet entretien, assorti d'une écoute attentive des plaintes exprimées par le patient, est primordial avant d'établir une ordonnance. Celle-ci nécessite une information détaillée des produits prescrits, de leur mode d'application, de leurs éventuels effets indésirables et des précautions d'emploi pour les minimiser. Le dermatologue doit insister sur le rôle fondamental de l'hydratation, de la prévention solaire et de la surveillance des nævus. Les produits de comblement des rides, dont le représentant phare est l'acide hyaluronique (il entre dans la composition de nombreux soins quotidiens pour tous les types de peau), et les peelings aux acides de fruits (acides glycolique, lactique, malique, citrique) sont aussi des demandes très fortes dans une société où le jeunisme impose de donner une image de soi valorisante.
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