QUE N’AURONT pas fait les femmes pour la minceur ? Épouser scrupuleusement les plus farfelus des régimes jusqu’à s’affamer pour de bon. Suivre des entraînements drastiques soumettant chacun de leurs muscles aux gymnastiques les plus fantasques. Porter les vêtements les plus contraignants, corsets à air comprimé et gaines sculptantes… Prêtes à tout pour soumettre leur corps aux dictats des canons esthétiques du moment. Depuis toujours et pour toujours en prise à l’immuable fatalité de l’espoir, celui de la minceur.
De cette attente effrénée, les laboratoires Pierre Fabre Santé sont conscients. Les années 1980 sont à peine entamées qu’ils ont depuis quelque temps déjà investi le versant cosmétique de la minceur grâce à un topique aux vertus amincissantes connu sous le nom d’Élancyl. Mais c’est par une approche différente qu’ils veulent cette fois aborder cette problématique si particulière. Si l’état d’esprit est inchangé, témoignant d’une empathie certaine pour la cause humaine, la démarche se veut ciblée sur les mécanismes du corps, précisément ceux qui président à la formation de la masse graisseuse. La cellulite est clairement pointée du doigt mais le laboratoire va l’aborder sous un angle inédit, celui de la physiologie. Son objectif se précise très rapidement. Il s’agit d’élaborer une réponse médicalisée au problème de la cellulite. Reconnue comme une maladie par l’Organisation Mondiale de la Santé, celle-ci représente pour la recherche Pierre Fabre un sujet d’étude sérieux sans être grave. Mais c’est surtout la souffrance silencieuse qu’elle engendre chez celles qu’elle touche qui mobilise les équipes. Pour combattre l’adipeuse disgrâce, il faut cependant commencer par en comprendre le contexte. Ce que le laboratoire a déjà entrepris : identification des différents types de cellulite, prise en compte des attentes des femmes, recherche des moyens de prise en charge. En toute logique, c’est vers une formule avec AMM que l’on s’oriente.
5 % de caféine.
Les actifs envisagés sont divers et tous d’origine naturelle : théobromine, théophylline, caféine… C’est cette dernière qui va cependant l’emporter, s’avérant la plus efficace. Son activité dans le processus lipolytique est en effet déjà connue ce qui n’empêche pas le laboratoire de confirmer les faits par ses propres études. La caféine a donc un effet lipolytique, favorisant le déstockage des graisses. Une action rendue possible par le pouvoir inhibiteur que possède l’actif sur une enzyme capable de perturber la libération des lipides. Pour cette action spécifique, la formule amincissante qu’a imaginée le laboratoire se voit consacrer une AMM. Il faut dire qu’elle abrite pas moins de 5 % de caféine. Mais son principe actif ne suffit pas à garantir son efficacité. Un autre élément de poids permet à la formule d’atteindre son niveau d’excellence. Sa galénique, sous forme de gel hydroalcoolique, offre à la caféine le moyen d’atteindre les profondeurs de la couche hypodermique, là où siège la cellulite. Une prouesse technique que présente là cette association unique capable de traverser plusieurs couches de la peau pour produire son action. Dans un souci de clarté et en toute logique, le médicament anti-cellulite prend le nom de Percutaféine, mettant en avant par ce vocable son mode d’action percutané autant que son actif phare, la caféine.
La formule obtient son AMM en 1982, la même année que son lancement. Son indication, le traitement symptomatique des surcharges adipeuses sous-cutanées localisées, inaugure un nouveau champ de la médecine esthétique, celui de la minceur médicalisée. Car bien sûr, le gel est tout de suite présenté aux professionnels de santé. Pour ceux qui font face quotidiennement à la détresse des femmes en proie aux problématiques du poids et de la silhouette, c’est une bouffée d’oxygène. Généralistes comme spécialistes, les médecins l’accueillent comme un précieux outil thérapeutique. Parce que réservé au circuit pharmaceutique, les officinaux sont aussi les témoins de sa rapide ascension. Car il n’y a pas de profil type d’utilisateurs du gel. Très prescrit, Percutaféine intéresse une majorité de femmes mais également des hommes qui l’apprécient pour son pouvoir remodelant.
Triple action.
Côté spécialistes, le médicament retient notamment l’attention des chirurgiens plasticiens qui l’utilisent pour préparer l’épiderme en pré-opératoire mais aussi en post-opératoire pour lisser la peau et accélérer la réparation des tissus. Sa formule, il faut le dire, a bénéficié d’une recherche constante menée par le pôle Pierre Fabre sur la cellulite et les actifs capables de la traiter. En partenariat avec l’université de Lund en Norvège, celui-ci participe aux travaux entrepris par le professeur Bouskela, mondialement connu pour sa recherche sur les modèles anti-œdémateux.
L’action de la caféine sur la perméabilité capillaire et la désinfiltration du tissu de soutien de l’adipocyte est ainsi mise en lumière. En conséquence, l’effet anti-œdémateux de Percutaféine est reconnu en Argentine et salué par l’obtention d’une AMM. Autre avancée décisive à laquelle le laboratoire participe, celle réalisée en 1997 par le professeur Béréziat de l’INSERM qui met en évidence l’activité anti-lipogénèse de la caféine : le stockage des graisses dans l’adipocyte est limité grâce à la stimulation qu’elle opère sur les récepteurs bêtaadrénergiques. L’actif amincissant cumule donc trois effets anti-cellulitiques – lipolytique, anti-œdémateux, anti-lipogénèse - qui de plus agissent en synergie. Un cocktail de compétences que la recherche Pierre Fabre va décupler, dès 2000, en associant à la formule de Percutaféine un actif inédit, le Cétiol HE. Excipient dérivé de l’huile de coco, ce promoteur d’absorption agit en augmentant le passage transcutané. Il désorganise la bicouche phospholipidique qui constitue la membrane cellulaire et favorise ainsi la mise à disposition de la caféine au niveau de l’adipocyte. Doté de propriétés émollientes, il évite le dessèchement de la peau et empêche l’apparition des taches blanches. Renforcée, la formule du médicament amincissant va atteindre des sommets, avoisinant, en 2011, les 400 000 tubes vendus. Une performance remarquable que la marque célèbre en fêtant cette année ses trente ans d’existence.
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