EN VERTU d'un accord de coopération conclu en 2006, l'AFSSAPS* et la DGCCRF** ont mené des investigations, de façon conjointe, auprès des fabricants de cosmétiques pour bébé. Ces contrôles approfondis ont fait suite à l'alerte lancée en septembre 2008 par le C2DS (comité pour le développement durable en santé) sur les échantillons de produits distribués en maternité. Regroupant plus de 200 médecins, ce comité en appelait au principe de précaution quant à l'utilisation de cosmétiques chez l'enfant de moins de 3 ans. Ils sont soupçonnés de contenir un cocktail néfaste de produits chimiques (paraben, éthers de glycol, bisphénol, etc.), dont certains sont considérés comme cancérogènes ou toxiques pour la reproduction. Au total, 79 produits (lingettes nettoyantes, crèmes, lotions lavantes, etc.), fabriqués par 32 laboratoires, ont été analysés. Ils sont représentatifs des références vendues en pharmacie, en parapharmacie et en grande surface. La conclusion des deux autorités administratives est très claire. Les produits cosmétiques contrôlés sont conformes à la législation, tant au plan de leur composition que de la qualité microbiologique ou du profil toxicologique. Il n'y a pas de substances interdites dans ces présentations. De plus, les restrictions d'emploi concernant les agents conservateurs sont respectées.
Des dossiers incomplets.
Les quelques irrégularités relevées concernent l'étiquetage des références. Pour 8 produits, la liste des ingrédients n'était pas conforme. Et trois analyses montrent des quantités de substances allergisantes légèrement supérieures au seuil à partir duquel leur mention sur l'étiquetage devient obligatoire. Au final, quelques rappels à la réglementation ont été adressés. Deux injonctions, l'une administrative, l'autre d'ordre sanitaire, ont été émises. « Ce constat est globalement favorable, souligne Jean Marimbert, directeur général de l'AFSSAPS. Mais il existe certaines insuffisances concernant la qualité des documents fournis. » Certains de ces dossiers de commercialisation sont, en effet, assez flous sur les critères d'évaluation du produit. Depuis une directive européenne de 2003, l'évaluation des produits cosmétiques doit prendre en compte les caractéristiques spécifiques des zones d'exposition corporelle ou le type de population concernée.
Extension européenne
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Ainsi, une attention particulière doit être portée à la région du siège, souvent irritée. L’application de cosmétiques à ce niveau est un facteur de risque à prendre en compte lors de l’évaluation de la sécurité des ingrédients. Cette zone est sous occlusion pendant 2 à 3 ans et caractérisée par une faible épaisseur épidermique. De même, il faut distinguer les produits utilisés avec ou sans rinçage. Ces derniers peuvent être appliqués plusieurs fois par jour chez les enfants de moins de 3 ans. Aussi, les ingrédients qui entrent dans la composition de ces produits doivent pouvoir être appliqués sans limitation de durée. Une autre préoccupation porte sur le comportement des enfants, qui sont, par exemple, amenés à sucer leurs doigts.
Toutes ces considérations entrent dans une série de recommandations destinées aux fabricants et font l'objet d'une consultation publique (disponibles sur le site afssaps.fr). Puis, dans les semaines qui viennent, des référentiels opposables précisant les tests spécifiques à réaliser, qui n'existaient pas encore, verront le jour. Jean Marimbert proposera alors d’exporter ces obligations aux autres pays de l'Union européenne.
** Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes.
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