TANDIS QUE LE SALON de l’agriculture démonte ses tréteaux, discrètement, mais sûrement, la recherche agronomique avance. De quoi parlons-nous ? De plantes dont on extrait la sève sans les tuer. Vous allez me dire que ça n’est pas nouveau ! Et vous rappellerez à raison que la culture de l’hévéa pour son latex date de la période précolombienne. Mais la technologie agricole dont il est question aujourd’hui est vraiment d’un genre nouveau. C’est le Laboratoire Agronomie et Environnement, LAE, (Université de Nancy-INPL et INRA) qui l’a mise au point. Elle consiste ni plus ni moins à « traire des plantes » pour en extraire des molécules végétales destinées à l’industrie de la pharmacie ou de la cosmétique. Cette culture hautement technologique - et bien sûr brevetée -, repose sur la récolte non destructrice de métabolites végétaux à partir de plantes cultivées en hydroponie (comprenez, hors sol) et pour lesquelles on obtient une excrétion de métabolites à partir des racines. Pas de machines à traire, mais plutôt des procédés chimiques (tensio-actifs) ou physiques (ultrasons) permettent de récupérer leurs précieux sucs. Les plantes concernées par cette curieuse exploitation sont la Rue fétide, aux vertus toniques et stimulantes de la digestion, l’If dont on tire le taxol anticancéreux, ou encore le Datura, producteur naturel de molécules neurosédatives et antispasmodiques. Les avantages de la méthode sont multiples, expliquent les chercheurs agronomes. Un rendement en composés végétaux efficace amélioré, l’accès à des molécules présentes dans les racines et difficile à obtenir par la culture traditionnelle. Enfin, et ce n’est pas négligeable, le développement des « plantes à traire » autorise une meilleure préservation des ressources végétales de la planète.
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