ILS VISENT le même résultat mais ne se ressemblent pas. Hormis leur vocation à embellir le teint, les produits qui donnent bonne mine en pharmacie divergent dans leur forme (poudres, fluides, gélules), dans leur mode d’utilisation (maquillage, soin quotidien, cure), dans leurs modes d’action aussi, jouant la carte du hâle, de l’uniformité ou de la luminosité. Un tableau bigarré fait de segments aux destinées diverses.
Côté topique, on ne peut que remarquer la multiplication des formules mixtes, à cheval entre le maquillage et le traitement cutané, sur le marché des soins du visage. Elles répondent, en effet, à un concept assez séducteur qui offre au teint un effet bonne mine tout en traitant la peau par une action cutanée (antivieillissement, hydratation…). Un phénomène parfaitement illustré par la nouvelle génération de soins teintés Nuxe qui décline une palette de trois teintes, beige, rosée, nacrée. Destinées à réveiller les petites mines engendrées par l’hiver, la courte gamme des Teints Éclat Prodigieux combine couleur, action hydratante et action anti-âge. Même ambition chez Caudalie, qui lance un soin hydratant riche SPF 10 à vocation bonne mine dans la ligne Vinexpert.
L’idée d’associer maquillage et soin n’est cependant pas nouvelle puisqu’elle est exploitée de longue date, notamment dans le domaine des soins pour peaux grasses à imperfections. Plus récemment, Liérac et Roc ont adapté le concept à la problématique anti-âge : le premier, en lançant Soin de Teint (texture légère ou onctueuse), un fond de teint à l’effet lissant (acide hyaluronique), anti-âge et protecteur (SPF 15) ; le second avec un fond de teint ultraléger antirides intensif du nom de Rétin-ox Illuminateur.
Double vocation.
Chez SVR, la création d’une référence à vocation « bonne mine » au sein de la nouvelle gamme anti-âge Chronolys répond plus aux attentes d’une cible de jeunes actives qu’à la volonté d’aménager une parenthèse « beauté » dans une ligne de soins traitants. Chronolys 1res rides Crème Bonne mine n’affiche pas moins sa prétention de rendre aux teints ternes leur éclat grâce aux micronacres cuivrées qu’elle renferme. Le magnésium, l’acide hyaluronique et l’écran SPF15 forment cependant la base active du soin qui conserve un ferme positionnement anti-âge. « Nous sommes partis du constat que les jeunes femmes, quel que soit leur style de vie, recherchent des formules qui soient simples à utiliser et qui aient un effet visible, explique Djouhar Megartsi. Nous avons donc conçu un soin traitant auquel nous avons ajouté une dimension beauté. C’est le fameux principe des produits deux en un qui est à l’œuvre ici. » La pharmacienne chef de produit des laboratoires SVR reconnaît tout de même l’émergence en pharmacie de produits mixtes dont la vocation est autant de traiter que de maquiller. Ces références à la double vocation comblent-elles les besoins engendrés par un rayon maquillage qui, en pharmacie, prend de plus en plus une dimension médicale aux détriments d’un axe plus glamour ?
Il est vrai que les formules vouées à unifier ou à corriger le teint, voire à camoufler des imperfections parfois lourdes, occupent une large part du maquillage que propose l’officine. En témoignent des gammes comme Tolériane Teint de La Roche-Posay et Couvrance d’Avène, qui abritent également quelques produits plus simplement destinés à embellir et illuminer le teint comme les poudres Mosaïques de la ligne Couvrance d’Avène. Chez T. Leclerc, les Poudres de Soleil (Sun Make-Up) relèvent du maquillage plaisir et offrent au teint un effet ensoleillé additionné d’un filtre solaire, protection que l’on retrouve dans la formule du nouveau Gel Teinté de la même gamme. Autres lancements, celui de la Poudre Bronzante Soins Soleil de Galénic qui affiche 3 teintes en un même boîtier ainsi qu’un indice de protection 10, et celui des fonds de teints Aérateint Pure de Vichy. Des nouveautés qui sauront peut-être rendre au secteur du teint une dynamique qui, pour l’instant, est plutôt en berne, marquée par un recul de près de 6 % affectant un volume total de 1,4 million d’unités vendues (source fabricants).
Naturel séducteur.
Le segment des autobronzants est à l’avenant, avec des chiffres en légère régression pour un volume de vente équivalent à plus de 400 000 unités en 2009 (source fabricants). Quelques acteurs historiques s’y partagent la vedette : Autohelios (La Roche-Posay), Autobronzant Hydratant d’Avène, Capital Soleil Autobronzant (Vichy), Brume thermale et Gelée autobronzantes d’Uriage, 3 autobronzants dans la ligne Sun Result de Liérac (hâle express ou progressif), Hydrabio Bonne mine (Bioderma) et un lait autobronzant chez Carole Franck.
Le rayon pourrait, en revanche, s’animer sous l’impact de lancements comme celui du Voile autobronzant visage de la gamme Soins Soleil de Galénic. Présentée sous forme de gelée aqueuse, sa texture a été étudiée pour faciliter au maximum l’application du produit en évitant la formation de traces que provoque parfois la concentration d’un autobronzant sur la peau. « Ce soin visage vient compléter notre offre autobronzant, commente Olivia Bonnet-Servières, chef de produits France chez Galénic. Nous offrons ainsi aux femmes une réponse spécifique visage et une réponse corps parfaitement adaptée. » Une façon pour le laboratoire de renforcer son positionnement sur les axes de la beauté, du plaisir et de la performance. « En pharmacie, les femmes recherchent avant tout la sécurité et l’efficacité des formules. » L’effet de mise en beauté naturelle proposé par un soin bonne mine peut, de ce fait, séduire plus facilement la clientèle en pharmacie que ne le ferait un produit de maquillage au sens strict. C’est en tout cas une orientation suivie par bien des lancements du marché. Galénic n’échappe pas à la règle puisque le laboratoire a conçu une ligne de soins hydratants teintés qu’il présentera au printemps prochain.
Un autre événement pourrait bouleverser le segment des autobronzants en pharmacie. Les laboratoires Naturactive viennent de lancer un autobronzant par voie orale du nom de Doriance Autobronzant qui fait son entrée à l’officine aux côtés de trois nouveaux compléments alimentaires de la gamme, tous dédiés à la dermo-nutrition.
Innovation.
Totalement innovantes, les capsules autobronzantes signées Doriance ne connaissent pas de concurrence. Si leur galénique les apparente au marché de la voie orale solaire, leur fonction leur aménage une place légitime dans l’univers du bronzage sans soleil. Elles annihilent toutes les contraintes liées à l’utilisation des topiques autobronzants, coloration non uniforme, application à renouveler… En revanche, elles nécessitent quelques semaines avant d’agir. « Doriance Autobronzant se positionne comme un produit complémentaire aux autobronzants par voie topique, précise Florence Galichet, chef de produit Doriance. On peut attendre une coloration à partir de quinze jours de prise mais c’est un complément alimentaire qui, de ce fait, relève d’une utilisation à long terme. » Conçu pour offrir au visage et au corps un léger hâle tout au long de l’année, il s’adresse à tous les profils, et en particulier à toute personne qui ne peut pas s’exposer au soleil. « Sa formule repose sur un complexe de 7 phytopigments qui permettent de couvrir une large palette de bruns pour, au final, donner aux cellules de l’épiderme une couleur très uniforme. » Si ses capacités autobronzantes ont été testées, le produit n’a, en revanche, pas fait ses preuves en termes de préparation au bronzage. Ce qui n’est pas le cas des acteurs historiques de la voie orale solaire – segment de 1,5 million d’unités pour 21 millions d’euros, en recul de 8 % - qui fondent leur discours sur une meilleure tolérance au soleil, un effet antiradicalaire et la prolongation du bronzage : Oenobiol Solaire (Intensif, Intensif Protecteur, Intensif Hydratant), Phytobronz (peaux mates et sensibles, peaux claires et sensibles) d’Arkopharma, Doriance Solaire (Naturactive), Innéov Solaire Intégral, Vitalfan Solaire (René Furterer), Phytosolaire Hydratation (Phytosolba), Imedeen Tan Optimizer, Léro Solaire, Sunsublim Bronzage (Intégral, Peau claire, Anti-âge Femme 50) de Physcience.
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