Parmi ces plantes d'exception, l'avoine fait figure d'exemple. Utilisée en cataplasme, mais aussi en bain depuis l'antiquité, ses propriétés adoucissantes, apaisantes et réparatrices pour la peau lui ont ouvert les portes de la pharmacopée dès le XVIIe siècle. Pierre Fabre qui, au seuil des années 1980, dirige déjà son laboratoire depuis 20 ans, le sait parfaitement. L'avoine répond aux critères qu'il recherche pour élaborer un pain dermatologique qu'il destine à l'hygiène des peaux les plus fragiles. L'idée est de proposer une formule sans savon, à même de préserver l'intégrité des épidermes irritables, à laquelle on ajouterait un actif apaisant et réparateur d'origine naturelle. Ambitieux par son concept, le projet n'est pas facilité par les impératifs de sa composition. Car parmi les 26 000 espèces d'avoine recensées à la surface du globe, il faut trouver celle qui satisfera au mieux les exigences dermatologiques du délicat syndet.
Trois critères - agronomique, organoleptique, thérapeutique - vont permettre de procéder à une première sélection de la précieuse céréale : selon les souhaits de Pierre Fabre, l'espèce recherchée doit pouvoir être cultivée en France, et plus précisément dans le Sud-Ouest où son laboratoire est implanté ; il faut également qu'elle ait un aspect esthétiquement acceptable. Dans ses premières utilisations, l'avoine est en effet broyée pour obtenir une poudre qui témoigne de la couleur de ses grains, blancs, jaunes ou noirs. On se décide pour une graine blanche qui, en outre, devra être nue c’est-à-dire débarrassée des petites pellicules (glumelles) qui, chez certaines espèces, protègent la graine et peuvent être irritantes une fois broyée. Dernier critère et non des moindres, l'avoine sélectionnée devra posséder les meilleures propriétés dermatologiques.
Trois gammes phares
Quand le processus sélectif aboutit, il permet d'identifier l'Avena Sativa comme étant capable de répondre au cahier des charges prévu. En 1982, le pain au lait d'avoine est lancé sur le marché. Premier syndet dermatologique proposé en pharmacie, il est garanti sans savon et se destine à l'hygiène des peaux délicates et irritées. La marque sous laquelle il se présente est A-Derma, contraction des termes « avoine dermatologique », un nom qui résume à lui seul tout le travail entrepris pour trouver la graine élue. Un nom qui exprime aussi la vocation d'une marque fondée sur les propriétés du végétal, pouvoir qu'elle va mettre au service de la peau.
Ce sont les profils les plus fragiles qui vont en bénéficier les premiers. Parmi eux, les bébés à l'intention desquels deux gammes phares vont voir le jour. La première, Dermalibour, prend tout d'abord la forme d'une crème au cuivre et au zinc vouée à soulager les irritations cutanées du siège, du contour de la bouche et de toutes les zones en proie aux dartres. Lancée en 1993, sa formule s'inspire de la fameuse eau de Dalibour aux vertus antiseptiques mise au point par le chirurgien Jacques Dalibour sous le règne de Louis XIV. La même année, la crème Épithéliale est proposée pour la cicatrisation des peaux abîmées. Elle sera enrichie en acide hyaluronique onze ans plus tard et prendra le nom d'Épithéliale AH. En 1994, un an seulement après le lancement de Dermalibour et Épithéliale, une troisième formule vient s'ajouter au portefeuille de la marque. Conçue pour le soin des peaux atopiques, elle associe avoine et acides gras oméga 6 qui lui soufflent son nom, Exomega. Le soin va devenir la première des franchises A-Derma avec, à ce jour, une référence vendue toutes les huit secondes à travers le monde. À elles seules, les trois gammes piliers représenteront plus de la moitié du chiffre d'affaires de la marque.
Les propriétés remarquables d'Exomega sont, il faut le dire, particulièrement bienvenues dans un contexte pathologique où l'attente en matière de prise en charge des symptômes est aiguë. Grâce à sa formule actuelle à la vitamine B3 et à la Filaxérine, Exomega est en effet capable de réguler et reconstruire la barrière cutanée en stimulant la synthèse de la filagrine et des transporteurs lipidiques. Propulsée au premier plan des ventes de la marque, la formule va bénéficier de toutes les avancées technologiques de la recherche Pierre Fabre. En 2012, elle sera la première de la gamme à mettre en œuvre le concept de cosmétique stérile inventé par les Laboratoires Pierre Fabre. En 2017, la formule sera revisitée pour donner lieu à une nouvelle génération de soins Exomega.
Prometteuse plantule
Entre-temps, la recherche sur l'espèce végétale fondatrice de toutes les gammes A-Derma, n'a pas cessé. Car l'Avena sativa, choisie pour servir de socle commun aux premières formules, abrite plus de 300 sous-espèces différentes. La sélection peut encore s'affiner. Passée au filtre de critères moléculaires et dermatologiques, une variété se distingue. Il s'agit d'une avoine blanche (alba en latin), l'espèce Rhea, dont les termes inspireront le nom Rhealba. Propre à Pierre Fabre, cette espèce ne peut être cultivée que par le laboratoire. En 1998, elle va remplacer l'extrait d'Avena sativa dans toutes les gammes de la marque. Ce qui ne va pas ralentir les travaux d'investigation entrepris par A-Derma pour révéler les propriétés multiples que renferme la singulière espèce végétale. Cette fois, les chercheurs se focalisent sur les stades de développement antérieurs à la graine. Ils découvrent ainsi qu'après 10 semaines de croissance, la plante prend l'aspect d'une jeune pousse au vert intense. À ce stade, la « plantule » concentre un maximum de molécules actives, des flavonoïdes anti-inflammatoires et des saponines immunorégulatrices. C'est le moment où elle doit être récoltée sous peine de perdre, dans les semaines qui suivent, 50 % de ses principes actifs. Au faîte de sa puissance, la jeune pousse est, en outre, débarrassée de ses protéines, lui permettant de minimiser les probabilités allergiques chez les sujets à risque.
En 2009, la plantule d'avoine Rhealba intègre toutes les formules de l'offre A-Derma. Ce défi de l'innovation reflète parfaitement la politique de la marque pour qui la remise en cause de ses fondements, actifs et galéniques, est un principe dont l'unique but est l'amélioration constante de ses produits. Assurée dans sa vocation de développer une dermo-cosmétique végétale, A-Derma s'émancipe et quitte la structure Ducray en 2010. C'est désormais en tant que Laboratoires Dermatologiques A-Derma que la marque va présider à son destin. Une nouvelle orientation qu'elle concrétise en se dotant d'un site géographique pour cultiver son avoine dermatologique. Baptisé « Terre d'Avoine », il est inauguré en 2013 (voir encadré). Pour Aderma, c'est une renaissance en fanfare qui s'illustre aussi dans sa volonté de s'ouvrir à d'autres territoires du soin cutané. En 2014 et 2016, deux nouvelles gammes, Phys-AC et Protect, sont ainsi lancées, la première consacrée au soin des peaux acnéiques et la deuxième à la protection solaire. Elles viennent enrichir une offre composée de onze lignes, dont Rheacalm (peau réactive intolérante), Sensiphase AR (peau sujette aux rougeurs), Cytélium (peau irritée suintante), Xera Mega Confort (peau sèche et très sèche), Sensifluid et Hydralba (peau fragile déshydratée), Les Indispensables (peau fragile de toute la famille), Primalba (peau fragile du bébé).
Naturellement bienveillante envers toute la famille, la marque, qui relève d'un juste équilibre entre science et nature, n'imagine pas d'autre mission que celle d'apporter à la peau le plus grand soin et l'innocuité parfaite. Dans cet objectif, sa seule volonté est d'assurer la plus grande sécurité à ses formules en réduisant le nombre d'ingrédients dans les compositions et en privilégiant la part des actifs d'origine naturelle. C'est dans la protection cutanée, source de mieux-être, que son destin s'accomplira.
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