La pandémie mondiale donne des ailes aux trafiquants qui profitent des peurs et des pénuries pour inonder le marché de produits falsifiés ou non conformes. L'Europe met en garde contre les masques et les gels désinfectants vendus en ligne et l'ONU alerte sur la hausse du trafic mondial de faux médicaments.
La Commission européenne a lancé une série de tests de produits mis en ligne pendant la pandémie - masques, combinaisons de protection, gels désinfectants - afin de s'assurer qu'ils sont sans danger et conformes aux règles de l'Union européenne. Le commissaire à la Justice, Didier Reynders, met en garde contre les produits, parfois présentés comme des « remèdes miracles », qui sont apparus par millions sur Internet pendant la crise du coronavirus. Il dénonce les « vendeurs qui trouvent de nouveaux moyens d'exploiter la vulnérabilité des consommateurs et de contourner les contrôles existants pendant la pandémie ».
Au 1er juillet, 63 notifications ont été lancées via le système d'alerte rapide européen concernant des masques et une dizaine d'autres concernant des combinaisons de protection, des désinfectants pour les mains ou encore des systèmes de désinfection par UV. Des mesures de suivi ont été prises en conséquence, précise la Commission dans un communiqué. Elle a sollicité la coopération des principales plateformes de vente en ligne, dont Amazon, Ebay, AliExpress ou Cdiscount. « La démarche a surtout consisté à leur demander de retirer très vite un certain nombre d'annonces et de produits des plateformes en ligne », indique le commissaire européen, qui a également été en contact avec les responsables des douanes en Chine pour un travail en amont sur la sécurité des produits exportés. Des tests vont continuer d'être réalisés dans les prochains mois sur les produits liés au coronavirus.
De son côté, l'ONU alerte également sur les trafics de masques et de produits médicaux de mauvaise qualité ou contrefaits, qui ont augmenté à la faveur de la pandémie. Des groupes criminels organisés, exploitant les peurs et les incertitudes entourant le virus, se sont spécialisés dans le trafic de ces équipements, susceptibles de mettre en danger leurs utilisateurs, en profitant de la hausse de la demande et de la pénurie d'approvisionnement, met en garde l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) dans un rapport rendu public aujourd'hui. L'ONUDC précise s'attendre à ce que les criminels se concentrent sur le trafic de vaccins contre le Covid-19, lorsque celui-ci sera mis au point.
Une opération internationale coordonnée par Interpol entre 90 pays et ciblant les ventes illégales de médicaments et de produits médicaux en ligne a conduit, en mars, à 121 arrestations dans le monde et à la saisie de masques faciaux défectueux et de plus de 14 millions de dollars (12 millions d'euros). Interpol a relevé une augmentation d'environ 18 % des saisies de médicaments antiviraux non autorisés et une augmentation de plus de 100 % des saisies de chloroquine non autorisée.
Avec l'AFP.
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %