- Je vous remercie d’accueillir Marion, qui rejoint notre équipe en remplacement de Juliette. Marion a fait sa carrière dans l’industrie pharmaceutique, et plus précisément dans le développement et l’environnement vaccinal. Mais je vais vous laisser vous présenter, Marion.
Comme chaque semaine, toute l’équipe est rassemblée autour de Karine et J-C pour la réunion d’équipe. Seule Nicole Bertin, en congés, est absente.
- Bonjour, je suis très heureuse d’intégrer votre équipe, et je suis certaine que nous saurons nous entendre, dit Marion, d’un ton assuré. Il faudra évidemment me guider un peu, beaucoup même, parce que, comme vous l’a dit Karine, je n’ai pas un parcours officinal. Mais la vie offre de belles surprises et je reviens à l’officine par choix et par conviction. Je serai particulièrement en charge des relations avec les fournisseurs, étant donné mes antécédents professionnels.
- Effectivement, nous avons confié à Marion le portefeuille des commandes de médicaments. C’est donc elle qui recevra les délégués pharmaceutiques. Sur ses conseils, nous avons mis en place un agenda électronique. D’ailleurs, cet agenda va également intégrer les autres rendez-vous, ceux avec les patients, à l’exception de la vaccination, et ceux avec les autres laboratoires, complète Karine. Aujourd’hui, Marion va rester avec moi pour découvrir la pharmacie. Bonne journée à tous.
En quittant la salle de réunion, J-C attrape Julien par la blouse :
- Dis donc toi, tu as tapé dans l’œil de la journaliste du Quotidien du pharmacien. Regarde !
En disant cela, il lui tend le journal. Julien y découvre, en pleine page, l’article relatant la visite du président de la République à la Pharmacie du Marché ainsi qu’une grande photo où l’on voit l’adjoint en train de vacciner Monsieur Larrieux.
Julien hausse les épaules, puis sourit :
- Je n’arrive toujours pas à réaliser qu’Emmanuel Macron est venu ici la semaine dernière. Je lirai ça tout à l’heure. Les premiers rendez-vous pour les tests commencent dans dix minutes.
Comme chaque matin depuis plusieurs semaines, l’équipe se divise en trois groupes : ceux qui assurent l’accueil des patients et les dispensations, ceux qui testent, et ceux qui assurent la permanence téléphonique. Pour faciliter la gestion des appels, Karine a équipé Gisèle d’un casque téléphonique. Dès que les doses de vaccins seront disponibles en plus grand nombre, un quatrième sous-groupe sera formé.
Dans l’espace de test, Julien accueille une maman et son fils de 7 ans. Un peu paniquée, la jeune femme explique la situation :
- Enzo a un peu de fièvre depuis ce matin. Je ne l’ai pas mis à l’école et le médecin ne peut nous recevoir avant ce soir. J’ai pensé qu’il valait mieux le tester.
- Vous avez eu raison de l’isoler. Pour le test, pas de souci. On va s’en occuper. Tu t’assois sur le siège mon grand ? Dis-moi, quel âge as-tu ?
- J’ai 7 ans et demi, répond le petit garçon très impressionné.
- Ne t’inquiète pas, je vais commencer par toi ; ensuite, ce sera le tour de ta maman. Ça ne fait pas mal, mais ça peut chatouiller un peu. Il arrive même que ça fasse pleurer un œil, mais pas l’autre. C’est incroyable de ne pleurer que d’un œil, tu ne trouves pas ? C’est presque un tour de magie, rassure le jeune pharmacien avant d’introduire délicatement mais sûrement l’écouvillon dans la narine de l’enfant.
(À suivre…)