Afin de lutter contrer la borréliose de Lyme, l'Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE), en collaboration avec l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) et l’École nationale vétérinaire d’Alfort, a développé un vaccin ciblant le microbiote des tiques, dans lequel vit la bactérie Borrelia responsable de la maladie.
À ce jour, aucun vaccin n'a été développé contre la borréliose de Lyme, qui a touché 47 000 personnes en France en 2021 et causé 810 hospitalisations. Face à cette maladie, l'INRAE, l’ANSES et l’École nationale vétérinaire d’Alfort ont collectivement travaillé sur un vaccin ciblant le microbiote de la tique, puisque c'est dans ce dernier que vit la bactérie Borrelia, responsable de la borréliose de Lyme.
Les chercheurs, qui ont publié leurs résultats dans la revue « Microbiome » cherchent à savoir dans quelle mesure une modification du microbiote de la tique pourrait perturber le vecteur de l'agent de la maladie de Lyme. Pour ce faire, fondant leur stratégie sur celle d'un cheval de Troie, ils ont injecté un vaccin constitué d'une souche inoffensive d’Escherichia coli à des souris, qui développent ensuite des anticorps. Lorsque la souris est mordue par une tique, ces anticorps interagissent avec le microbiote de la tique et le modifient.
En effet, l’analyse des tiques après morsure montre qu’elles portent beaucoup moins de Borrelia que celles qui ont piqué des souris non vaccinées. Le vaccin, s'il ne protège pas la souris contre la maladie, prévient la colonisation de la tique par Borrelia. Ce qui, d'après les chercheurs, « peut entraîner l'incapacité du pathogène à coloniser efficacement l'intestin du vecteur et/ou l'incapacité du vecteur à transmettre les pathogènes ».
Ces travaux peuvent servir de base à une nouvelle stratégie de vaccination innovante, centrée sur la perturbation du microbiote du vecteur de la maladie, ce qui permettrait de réduire drastiquement l'ampleur de cette dernière.
Très répandue, la maladie de Lyme est généralement bénigne, mais l'infection, si elle n'est pas traitée à temps, peut entraîner des complications, comme une éruption cutanée, de la fièvre, des frissons, des maux de tête, des douleurs musculaires et articulaires, des pertes de mémoire ou des palpitations cardiaques pouvant causer, très rarement, un décès.