L’alliance stratégique en oncologie entre AstraZeneca et MSD porte ses fruits : Lynparza (en comprimés) est désormais disponible dans 6 indications dans des cancers difficiles à traiter, liés aux déficits de la réparation de l’ADN, dont deux sont prises en charge à 100 % en ville.
Primo, l’olaparib, qui avait reçu une AMM européenne en 2019, est désormais délivré en pharmacie d’officine et remboursé à 100 % dans une indication : le traitement d’entretien des femmes atteintes d’un cancer épithélial avancé de haut grade de l’ovaire, des trompes de Fallope ou péritonéal primitif avec mutation des gènes BCRA 1/2, en réponse partielle ou complète à une première ligne de chimiothérapie à base de platine.
Secundo, l’olaparib est pris en charge dans le cadre d’un dispositif post-ATU lorsqu’il est prescrit en association avec bévacizumab dans le traitement d’entretien des femmes atteintes d’un cancer avancé de l’ovaire associé à un défaut de recombinaison homologue (HRD +), défini par une mutation des gènes BRCA 1/2 et/ou une instabilité génomique. Une étude comparative a en effet montré une efficacité inégalée de cette association chez les patientes présentant un déficit de recombinaison homologue incluant une mutation du gène BRCA. Un test a d’ailleurs été mis en place sur le territoire français pour identifier les patientes qui pourraient bénéficier d’un traitement personnalisé par un inhibiteur de PARP et ainsi d’une survie sans progression élevée (plus de 3 ans). 50 % des femmes souffrant d’un cancer de l’ovaire de haut grade ont un déficit de HR dont 20 % de BRCA 1/2. « Les résultats du testing HRD qui représentent des facteurs prédictifs de la réponse aux traitements, nous livrent des informations capitales pour la prise en charge de ces patientes dont environ 70 % rechutent dans les 3 ans suivant le traitement de première ligne », précise Dr Frédéric Selle, chef du service d’Oncologie médicale du Groupe Diaonesses Croix Saint-Simon à Paris.
Prostate et pancréas
Tertio, depuis le 2 février, Lynparza est disponible en pharmacie de ville, en monothérapie, chez les femmes atteintes d’un cancer du sein localement avancé ou métastatique HER2-négatif muté BRCA (précédemment traitées avec une anthracycline et un texane) dont il réduit de 42 % le risque de progression et de décès par rapport à la chimiothérapie. Cette nouvelle indication vient s’ajouter à deux autres concernant des cancers de très mauvais pronostic : le cancer de la prostate métastatique résistant à la castration, avec mutation des gènes BRCA 1/2, ayant progressé avec un traitement antérieur incluant une hormonothérapie de nouvelle génération ; et, dans le cadre d’un dispositif post-ATU, l’adénocarcinome du pancréas métastatique avec mutation des gènes BRCA 1/2, en monothérapie d’entretien chez des patients n’ayant pas présenté de progression après au moins 3 mois de chimiothérapie de première ligne à base de platine. « Dans ces deux types de cancer, très agressifs, l’olaparib représente un progrès thérapeutique majeur, commente le Pr Stéphane Oudard, chef du service d’Oncologie médicale à l’hôpital Georges-Pompidou (Paris). Les données concernant le cancer de la prostate soulignent tout l’intérêt d’un diagnostic précoce des mutations BRCA 1/2 pour une prise en charge personnalisée. Et pour le cancer du pancréas, les dernières avancées dataient d’au moins 10 ans. »
D’après une visioconférence d’AstraZeneca.