L’origine botanique du karkadé ou hibiscus (Hibiscus sabdarriffa) est incertaine, elle est trouvée en Afrique sous le nom de bissap, au Moyen Orient, en Inde et en Amérique tropicale. C’est une plante herbacée annuelle d’environ deux mètres de haut, à tige robuste qui porte des fleurs jaunes avec des taches rose pourpre ou marron au centre, entourées d’un calice formé de cinq sépales charnus rouge foncé à maturité et juteux.
On trouve la variété aux calices jaunes qui fournit des feuilles-légumes alimentaires présents sur les marchés. Les graines grillées et pilées sont également consommées. La culture est aisée sur sols pauvres et bien drainés.
En Afrique, les calices rouges médicinaux servent à préparer des boissons chaudes ou froides toniques ainsi que des boissons fermentées et des gelées.
Les tradipraticiens africains recommandent la décoction dans les cystites, les maux de gorge et en application locale sur les blessures et les abcès. Au Mexique, les tradipraticiens le conseillent comme diurétique, cholérétique, hypotenseur, fébrifuge et dans les affections hépatiques et gastro-intestinales. Elle est réputée hypotensive en Chine et en Iran.
Le calice renferme 15 à 30 % d’acides organiques comme les acides citriques, maliques et tartriques, de la vitamine C et des composés phénoliques comme les anthocyanosides (delphinidine), des flavonoïdes (hibiscitrine) et de l’acide protocatéchique.
Une action antihypertensive liée aux anthocyanes
Une réduction de poids chez des souris obèses traitées par le karkadé est liée à la diminution de l’alpha-amylase pancréatique et de l’alpha-glucosidase intestinale.
Des extraits hydroalcooliques ont montré chez le rat une action antihypertensive liée aux anthocyanes qui inhibent l’enzyme de conversion de l’angiotensine. Une étude clinique donne des résultats identiques avec un extrait aqueux pris pendant 6 semaines.
Un effet hépatoprotecteur a été observé in vitro sur hépatocytes isolés intoxiqués par le tert-butyl hydroxyperoxyde et in vivo chez le rat vis-à-vis d’une hépatite induite par le tétrachlorure de carbone. Le cholestérol, le LDL cholestérol et les triglycérides sont réduits après un traitement de six semaines.
Des actions antiradicaux libres et anti-inflammatoire sont mises en évidence : les polyphénols réduisent les médiateurs impliqués dans l’inflammation.
Du bon usage des plantes qui soignent (2018) Fleurentin J., Éditions Ouest France, 380 p.
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