L’hélichryse (Helichrysum italicum et ses sous-espèces) tire son nom d’hélios le soleil et de chrysos l’or car cette petite plante herbacée adore le soleil.
D’ailleurs, en fanant et en séchant, ses petites fleurs conservent leur belle couleur d’or, c’est pour cela qu’on la nomme également immortelle. Cette plante méditerranéenne présente principalement en Corse, en Italie, en Espagne et dans les Balkans croît en touffes denses, formées de tiges portant de petites feuilles filiformes argentées et des fleurs jaunes rassemblées en capitules compacts.
L’hélichryse était réputée cicatriser les plaies de guerre en médecine grecque et Pline l’Ancien (Ier siècle) rapporte qu’elle soulage les brûlures et résout les duretés et les inflammations. Au cours de l’épidémie de grippe espagnole, on s’en servait pour désinfecter l’air. En médecine traditionnelle européenne, l’infusion ou la décoction est conseillée par voie orale dans les problèmes respiratoires ou digestifs ou par voie cutanée dans l'inflammation de la peau.
En médecine populaire, l’huile essentielle est appliquée sur les hématomes, les peaux allergiques et les blessures.
Les fleurs renferment des dérivés du phloroglucinol comme l’arzanol et de l’arénol.
L’huile essentielle est obtenue par distillation des sommités fleuries, elle dégage une odeur florale et balsamique avec des facettes vertes. L’huile essentielle d’Helichrysum italicum ssp italicum est riche en acétate de néryle (30-75 %) et renferme également de l’italidione, du butyrate de néryle et de l’α et γ curcumène.
Une action anti-inflammatoire démontrée
Les effets contre les hématomes sont largement démontrés dans des études cliniques de chirurgie plastique avec réduction des œdèmes et des ecchymoses. Le curcumène et l’italidione résolvent les caillots de fibrine. L’action anti-inflammatoire est démontrée dans des essais in vivo chez le rat et in vitro en réduisant les médiateurs pro-inflammatoires et en inhibant les voies de la cyclooxygénase et de la 5-lipoxygénase. Des observations cliniques attestent de l’effet cicatrisant.
L’huile essentielle a montré d’excellentes activités antibactériennes (staphylocoques) y compris chez des bactéries résistantes aux antibiotiques en inactivant leurs pompes à efflux qui rejettent le médicament. Elle est régénérante cutanée car elle inhibe l’élastase et la collagénase.
L’administration de l’HE s’effectue par voie cutanée après dilution de l’huile essentielle dans une huile végétale.
Du bon usage de l’aromathérapie (2019) Fleurentin J., Éditions Ouest France, 206 p. www.ethnopharmacologia.org