Vous avez failli me perdre ! Vous me connaissez, moi, l'assidu, le besogneux, toujours au poste, face à l'ordinateur, toujours en train de concocter (dans ma tête) des articles, sérieux ou moins sérieux, sur lesquels se jettent les plus curieux et les moins blasés d'entre vous.
Eh bien, j'ai pris des vacances. Avec ma femme, nous sommes allés retrouver mon fils et ma belle-fille, soucieux de nous donner un répit, plein d'attentions, voués à nous offrir un séjour indescriptible de beauté et de confort. Alors, j'ai pensé à l'impensable, à rester plus longtemps sur place, à manquer la rentrée du Quotidien du Pharmacien, bref à jeter mon bonnet par la fenêtre. Des contraintes sociales, pécuniaires et autres m'ont obligé à rentrer. Du coup, adieu le paradis perdu, place au boulot, à la reprise, oubliée la béatitude familiale. Me voilà prêt à un automne laborieux, à un hiver glacé, à la routine du temps et de l'écriture. Comment ai-je pu, un seul instant, croire que je pouvais m'abstraire de mes devoirs, alors que j'écris pour des lecteurs si sympathiques et comment ai-je cru que je pouvais échapper à mes obligations ? Il y a une bonne réponse : ne comptez pas sur vous-mêmes pour éprouver un peu de bonheur. Vos proches s'en chargeront.