À l’initiative de l’Ordre régional des pharmaciens de Sarre, les pharmacies de quatre des 16 régions allemandes observent une demi-journée de grève, ce mercredi 19 octobre, en fermant leurs portes à partir de midi, après avoir informé la population des raisons de leur mouvement.
Outre les officines sarroises, seules les pharmacies de Hambourg, du Schleswig-Holstein et du Brandebourg se sont associées officiellement au mouvement de grève, contrairement à celles des autres Länder. L’Association fédérale des pharmaciens, l’ABDA, s’est contentée pour sa part d’exprimer son soutien aux pharmaciens grévistes, sans appeler à une grève nationale. Les pharmaciens en colère protestent avant tout contre le plan d’économies mis en place par le ministre de la Santé, Karl Lauterbach, et qui frappe selon eux les pharmacies d’une manière disproportionnée, à travers l’augmentation de la ristourne sur les médicaments prescrits que les pharmaciens doivent reverser à l’assurance-maladie. Ce « rabais des caisses », dont le montant est régulièrement recalculé à la hausse ou à la baisse, augmentera de 23 centimes en 2023 pour atteindre 2 euros par boîte délivrée, ce qui se traduira par une baisse moyenne du résultat net de 6 500 euros par officine. Par ailleurs, les pharmaciens protestent contre la non-revalorisation de leur honoraire de délivrance, qui n’a pas bougé depuis 10 ans, alors que leurs coûts et charges ont très fortement augmenté, surtout depuis le retour de l’inflation et la crise énergétique.
Même si les plus grands Länder n’ont pas pris part à la grève, certains pharmaciens, notamment en Bavière et en Rhénanie du Nord, ont brièvement fermé leurs officines ce mercredi, ou mené des actions symboliques, en recouvrant leurs vitrines de drap noir ou en y éteignant totalement les lumières pendant plusieurs minutes.