Disparue de la vie quotidienne dans les années 1950, la punaise de lit est de retour dans de nombreux pays développés depuis les années 1990, en lien avec l'accroissement des échanges internationaux et à l’apparition de fortes résistances aux insecticides, lit-on. Tous les lieux d'hébergement sont concernés, des logements de particuliers à l'hôtellerie, en passant par les locations saisonnières, les résidences universitaires ou les établissements recevant du public.
Alors que le phénomène provoque souvent un sentiment de honte, car il est associé à tort à un manque d'hygiène, son extermination est un processus long et souvent onéreux, pour lequel tous les ménages n'ont pas les mêmes moyens. Sans compter que des infestations peuvent avoir des impacts importants sur la santé psychologique et la vie sociale des personnes touchées. D'où ce plan d'action qui couvre la période 2022-2024 et s'inspire d'une mission parlementaire.
Documents et formations à venir
Considérés comme des acteurs de première ligne pour détecter des infestations potentielles, les professionnels de santé - dont les pharmaciens - recevront dès avril 2022 de la part du ministère de la Santé des documents d'information et se verront proposer des formations et webinaires pour savoir détecter et proposer des mesures pour éliminer les punaises du domicile. Idem pour les soignants qui interviennent à domicile, à la fois pour qu'ils se protègent et qu'ils puissent conseiller les personnes.
Par ailleurs, la punaise de lit devrait faire son entrée dans le Code de la santé publique parmi les espèces de vermines devant être prévenues et traitées. Une mention qui permet de reconnaître ses effets sur la santé et conforte l'action des maires au titre de leur pouvoir de police en matière d’hygiène et de salubrité.
Une expertise de l'Anses pour mieux cibler les outils de lutte
L'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) devra dresser d'ici à la fin 2022 un état des connaissances sur les caractéristiques des espèces de punaises de lit et de leur comportement, ainsi que sur les résistances aux insecticides qu’elles ont développées (d’après les données de la littérature scientifique). Ce travail devrait permettre de déterminer l'efficacité de chaque méthode de lutte, en prenant en compte les risques sur la santé et l’environnement liés à l'utilisation de produits chimiques. Il devrait aussi donner lieu à des pistes de recherche (par exemple pour mieux détecter les punaises, à l'aide de leurs empreintes chimiques dans l'air ambiant) et à l'élaboration de protocoles types d’intervention sur le site stop-punaises.gouv.fr qui comprendra à compter de 2023 un espace dédié sur les connaissances scientifiques.
Par ailleurs, le plan prévoit le lancement d'une campagne d'information grand public, l'accompagnement des filières de détection et de traitement, la mise en place d'un observatoire national en septembre 2022, ou encore, la clarification des responsabilités entre bailleurs et locataires. Opérationnel depuis 2020, un numéro d’appel gratuit 0 806 706 806 a par ailleurs déjà permis de renseigner plus de 5 000 particuliers, en parallèle du site stop-punaises.gouv.fr.