Les éditeurs de LGO se disent fin prêts et ont déjà commencé à déployer leurs nouveaux modules selon la demande de leurs clients. Certains même depuis longtemps, tels Pharmagest, Smart Rx, Isipharm, Pharmaland. Winpharma pour sa part compte déployer son module dédié à la sérialisation dans la version 9.5 de son LGO prévue pour les prochaines semaines.
France MVO ou CNOP ?
Les éditeurs ont donc pour la plupart intégré les spécificités françaises qui ont nécessité de leur part des développements plus « sophistiqués » selon le terme employé par Jean-Michel Monin, directeur de l’activité pharmacie France de Pharmagest. La première de ces particularités est de pouvoir choisir entre deux possibilités de référencement, soit la base de données nationale, dont l’opérateur en France est France MVO, soit l’outil proposé par le CNOP. C’est ainsi que Pharmagest et Smart Rx laissent la possibilité à leurs clients de choisir entre les deux. Les deux éditeurs préconisent toutefois la seconde, basée sur la CPS et dont le protocole de sécurité a été aussi développé pour le DP, selon Jean-Michel Monin. C’est donc une solution éprouvée et sécurisée. « Nous garantissons la qualité du service, alors que pour la plateforme de France MVO, le pharmacien doit lui-même gérer le certificat d’authentification demandé », explique Stéphane Roux, directeur R & D de Smart Rx. Il rappelle par ailleurs l’aspect moins sécurisé de cette solution, et l’indisponibilité qu’a subie la plateforme ce mois d’octobre, à un moment où les pharmaciens subissent la pression des autorités publiques pour se conformer à la réglementation de la sérialisation, en est une preuve. Tous ne proposent pas l’alternative, Isipharm privilégie le CNOP, tandis que Winpharma devrait proposer France MVO.
À la réception ou à la délivrance
L’autre spécificité demandée par la profession est de permettre aux pharmaciens de « décommissionner » les boîtes à la réception, et non pas seulement à la délivrance comme c’est le cas ailleurs. « Cela a été demandé par crainte de perdre du temps au comptoir dans la mesure où il faut scanner toutes les boîtes, et aussi par crainte de se retrouver avec une boîte décommissionnée », explique Jean-Michel Monin. Face à cette inquiétude, certains éditeurs, à l’image de Pharmaland, proposent un contrôle – et non un décommissionnement – à l’entrée du produit, pour rassurer les pharmaciens. « Le circuit des grossistes est néanmoins bien sécurisé en France et le risque est faible, ajoute Jean-Michel Monin, par ailleurs, le décommissionnement à la réception présente l’inconvénient de ne pas pouvoir la renvoyer au grossiste si on la garde trop longtemps en stock. » Dans les faits, les clients Pharmagest qui ont déjà activé le module de sérialisation privilégient en très grande majorité (80 à 90 %) à la fois la solution proposée par le CNOP pour la remontée des données et le décommissionnement à la délivrance, selon Jean-Michel Monin.
Robots et lecteurs de codes-barres
D’autres aspects doivent retenir l’attention des pharmaciens. Pour tous ceux qui ont robots ou automates, il faut bien s’assurer que ces machines puissent délivrer le produit décommissionné, il existe des normes pour cela. Il est judicieux aussi de vérifier la configuration des lecteurs de codes-barres Datamatrix, suggère William Le Bellego, président de Pharmaland. Reste enfin la délicate question du prix. Certains éditeurs privilégient la gratuité totale, comme Winpharma. Pharmaland ne facture que la mise en service, Pharmagest privilégie une solution mixte, une version gratuite pour les pharmaciens qui choisissent le commissionnement à la réception, initialement demandée par la profession, et payante pour les ceux qui souhaitent bénéficier de toutes les options, notamment à la délivrance. Smart Rx propose quant à lui une licence unique et une maintenance mensuelle de quelques euros par mois. Isipharm, enfin, demande une sorte de participation de 60 € par an, « qui est loin de couvrir les investissements importants réalisés, explique Laurent Vanberg, directeur de l’éditeur. Les développements ont touché plusieurs modules, les ventes, les stocks, et cela a demandé beaucoup de travail ». Pour lui, les éditeurs qui annoncent la sérialisation gratuitement devront à un moment donné mettre leurs clients pharmaciens à contribution.