Baptisé « Com-Cov » (Comparing COVID-19 vaccine schedule combinations), cet essai doit également se pencher sur la manière d’améliorer la protection face aux nouveaux variants. « Si nous montrons que ces vaccins peuvent être utilisés de manière interchangeable dans le même calendrier, cela augmentera considérablement la flexibilité de l’administration des vaccins et pourrait fournir des indices sur la manière d’accroître l’étendue de la protection contre les nouvelles souches du virus », explique le Pr Matthew Snape, pédiatre spécialiste des vaccins à l'université d'Oxford et investigateur en chef de l'essai.
Pour cet essai, qui doit durer 13 mois, 800 volontaires âgés de plus de 50 ans vont être recrutés via 8 centres du réseau de recherche en santé du Royaume-Uni (National institute for health research, NIHR). « Nous avons besoin de personnes de tous profils pour participer à cet essai, afin de nous assurer que nous avons des options de vaccination adaptées à tous », souligne le Pr Andrew Ustianowski, responsable du programme de recherche sur les vaccins du NIHR.
Quatre combinaisons vont être testées : une première dose du vaccin Oxford/AstraZeneca suivie d'un rappel avec le vaccin Pfizer ou une autre dose du vaccin Oxford/AstraZeneca, ou une première dose du vaccin Pfizer suivie d'un rappel avec le vaccin Oxford/AstraZeneca ou une autre dose du vaccin Pfizer.
Ces combinaisons seront évaluées selon deux schémas vaccinaux : « à un intervalle de quatre semaines pour une première lecture des données intermédiaires et à un intervalle de douze semaines pour comparaison avec la politique britannique actuelle », précise le communiqué d’Oxford.
Cette annonce intervient au lendemain de la prépublication par l’université d’Oxford, montrant une efficacité de son vaccin développé avec AstraZeneca de 76 % dès la première dose et pendant trois mois.
Le contexte est également celui de l’intégration du vaccin d’Oxford/AstraZeneca dans les stratégies vaccinales européennes, après le feu vert de l’Agence européenne des médicaments (EMA) et l’autorisation de la Commission européenne. En France, faute de données sur les plus de 65 ans, la HAS le réserve aux 50/64 ans et aux soignants, jusqu’à la publication de nouvelles données attendue prochainement. C’est également le choix effectué par d’autres pays européens comme l’Allemagne.
Contacté par l’AFP suite aux propos d’Emmanuel Macron, jugeant le vaccin Oxford/AstraZeneca « quasi inefficace » chez les plus de 65 ans, Michael Head, chercheur en santé publique à l'université de Southampton, juge l'intervention du président français « mal fondée et imprécise » et risquant d’alimenter l’hésitation vaccinale dans le pays où la réticence est la plus forte.