Les start-up semblent décidément bien à l'étroit sur Terre. Dans leur guerre pour l'innovation, elles sont de plus en plus nombreuses à mener des expériences dans les conditions hors normes de l'espace infini. Je vous parlais récemment des tribulations cosmiques de la jeune pousse Varda Space, dont le médicament « made in space » avait un peu de mal à retrouver le plancher des vaches. Cette fois, c'est au tour de SpaceBorn United de soumettre un autre type de projet à l'épreuve de l'apesanteur et des radiations cosmiques. L'expérience menée par la start-up néerlandaise, vise, à terme, à répondre à la question : « les humains peuvent-ils se reproduire correctement dans l'espace ? » Une question pas si saugrenue, si l'on considère les trois situations suivantes. La première : une femme qui tombe enceinte lors d'un voyage de tourisme spatial. Preuve tangible qu'elle aurait échappé à l'attraction terrestre… mais pas à celle de son partenaire. La deuxième option envisage le voyage interstellaire comme la solution permettant d'offrir un « plan B » à la planète Terre. C'est celle promue par Egbert Edelbroek (ou Elon Musk), le PDG de SpaceBorn United : « Si vous voulez être une espèce durable, vous devez être une espèce multiplanétaire », prédit-il dans les colonnes du « MIT Technology Review ». Enfin, pouvoir enchaîner les générations pour étendre le rayon de la conquête spatiale, est le troisième argument qui justifie cette expérimentation. Des fécondations en apesanteur, l'homme en a déjà tenté avec plus ou moins de bonheur. Presque réussie avec des poissons, moins bien avec une portée de rats, morts de retour sur Terre, ou encore, mi-figue, mi-raisin, avec ces altérations génétiques observées sur des embryons de rats de l'espace… Qu'importe. La science avance. L’an prochain, SpaceBorn United tentera une fécondation in vitro de rongeurs en orbite, en attendant, d’ici à 3 ou 4 ans, de reproduire l'expérience sur des cellules humaines. La problématique éthique soulève bien sûr quelques critiques. Et ceux qui rêvent de s'envoyer en l'air dans l'espace devront encore attendre.