Pharmacien strasbourgeois aujourd’hui retraité, Jean-Luc Bury s’est rendu compte, durant ses années d’exercice, de l’importance de bien maîtriser le dialecte alsacien pour comprendre les demandes de certains patients au comptoir.
Son expérience l’amena à organiser des « cours d’alsacien au comptoir » avec un ami auteur de littérature et de théâtre dialectal, cours suivis un peu plus tard par la publication d’un « lexique de la pharmacie en alsacien ».
Aujourd’hui, Jean-Luc Bury et son compère Raymond Bitsch publient ensemble un petit guide franco-alsacien, « les bons conseils de Pierre et Lise », destiné aux jeunes comme aux moins jeunes. « La période actuelle se prête bien à la publication d’un guide de conseils de santé », estime le pharmacien, qui avait d’ailleurs beaucoup œuvré en matière de formation professionnelle et d’éducation pour la santé durant sa carrière.
L’ouvrage, qui met bien entendu en avant le rôle de conseil des officinaux, associe textes et bandes dessinées, dans les deux langues, afin de présenter d’une manière humoristique tous les petits maux et remèdes de la vie quotidienne. « Je suis d’ailleurs toujours frappé, ajoute M. Bury, de la précision de l’alsacien pour décrire un état de santé, un symptôme ou une maladie. » Les dialectophones disposent souvent de beaucoup plus de mots, parfois très imagés, que les francophones pour décrire leur état, et n’hésitent pas, de plus, à emprunter un terme français ou allemand s’il fait défaut en alsacien.
Tiré à 500 exemplaires, ce petit guide de conseils est vendu 15 euros, et ses bénéfices iront au « cabaret alsacien », « S’elsässische Kabarett », créé et animé par Raymond Bitsch à Achenheim, au cœur du Kochersberg, à une vingtaine de kilomètres de Strasbourg.