Une étude, publiée dans « JAMA Oncology », s’est penchée sur les cas de 1 171 patients (59 % d’hommes, âge moyen de 59 ans) atteints d'un cancer colorectal localement avancé ou métastatique non traité auparavant. Ils étaient recrutés pour un essai clinique de phase 3, évaluant l’ajout d’anticorps monoclonaux à une chimiothérapie standard. Dans le cadre de cet essai, les patients ont indiqué, via un questionnaire, leur consommation alimentaire au moment de l’inscription. À partir de ces données, les chercheurs ont analysé l’évolution de la maladie, selon les consommations.
Les chercheurs ont constaté qu’une consommation de café était associée à une diminution du risque de progression du cancer. Le même phénomène a été observé concernant le risque de décès.
Les effets augmentent avec la consommation
« Par rapport aux non-buveurs, les participants qui ont consommé 2 à 3 tasses par jour avaient un rapport de risque multivarié pour la survie globale de 0,82 et ceux qui ont consommé au moins 4 tasses de café par jour, 0,64, notent les auteurs. Le rapport de risque multivarié pour la survie sans progression du cancer était de 0,82 pour 2 à 3 tasses par jour et 0,78 pour une consommation d’au moins 4 tasses par jour, par rapport aux abstinents. » Par ailleurs, aucune différence significative n’est apparue entre le café caféiné ou décaféiné sur la survie globale, mais l’association avec la survie sans progression était atténuée pour la version caféinée.
Si des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre les mécanismes à l’œuvre, les auteurs avancent plusieurs hypothèses. À côté des vertus antioxydantes et anti-inflammatoires des composés du café, des effets sur la voie de l’insuline pourraient être en jeu. « Des études ont associé des indicateurs de résistance à l'insuline, tels qu'une augmentation des taux de peptide C circulant (un marqueur de la sécrétion d'insuline) et une charge d'insuline alimentaire plus élevée, à une survie plus faible chez les patients atteints de cancer colorectal, soulignent les auteurs. Des études transversales ont également montré des corrélations entre la consommation de café décaféiné et les taux circulants de peptide C et d'adiponectine (un marqueur de la sensibilité à l'insuline). »