Ces variants, plus contagieux, « font craindre une résurgence de la pandémie », avertit l’OMS. Une autre mutation, originaire de l'Amazonie brésilienne et découverte par le Japon, est par ailleurs qualifiée de « variant inquiétant » par l’organisation, car suspectée d’impacter la réponse immunitaire. L'OMS anticipe ainsi au Brésil une nouvelle vague plus « catastrophique » qu’en avril dernier.
En France, au 13 janvier, 63 cas du variant VOC 202012/01 et 3 cas du variant originaire d’Afrique du Sud avaient été identifiés par Santé publique France, qui souligne, elle aussi, le risque de sous-estimation. L’agence a mené une enquête « Flash » sur les tests positifs des 7 et 8 janvier et a identifié, selon des résultats préliminaires, le variant dit « anglais » dans 1,4 % des échantillons.
Ce variant sera probablement dominant dans « trois mois », a estimé Bruno Coignard, directeur du service des maladies infectieuses de SPF, lors d’un point presse le 15 janvier. Conséquence d’une circulation active de ce variant plus contagieux, une « poussée » de l'épidémie est anticipée par l'épidémiologiste membre du Conseil scientifique Arnaud Fontanet, le 17 janvier lors du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro. « Les scénarios montrent qu'on devrait arriver à tenir jusqu'au mois de mars, a-t-il expliqué. Ce qui est vraiment embêtant, c'est qu'on part avec un niveau d'occupation des lits qui est très élevé, en cette fin de deuxième vague. Et du coup on n'a pas beaucoup de marges de manœuvre si l'épidémie redémarrait. »
Face à ces nouveaux variants, le comité d'urgence de l'OMS a appelé à augmenter les capacités mondiales de tests moléculaires et de séquençage génétique et à partager rapidement les données, via des systèmes existants tels que le système mondial de surveillance et de riposte à la grippe (GISRS). Les nouveaux variants « nécessitent que des efforts rapides soient déployés dans la recherche », a également plaidé le Pr Didier Houssin, alors que des inconnues demeurent sur les effets des variants notamment sur les vaccins.
Aussi, le comité d’urgence invite à « éviter les stigmatisations géographiques » dans la dénomination des variants et recommande à l'OMS de mettre au point un « système normalisé » de dénomination des nouveaux variants.