Vous vous souvenez de la crise de nerfs nationale à laquelle a donné lieu le port du masque. Je n'ai pas bronché.
Je l'ai porté dès qu'il a été possible d'en acheter. Voilà que depuis lundi 16 mai, le masque n'est plus obligatoire. Il est temps pour moi de le revêtir en toute occasion, et de cacher ainsi ma singularité. Question de prudence ? C'est plutôt une forme de dissidence. L'usage du masque, nous y sommes habitués. Si cet objet a une fonction préventive, il a aussi pour avantage de protéger l'anonymat. Vous verrez qu'il y aura une guerre du masque comme il y en a eu une pour le port du voile. J'ai constaté en effet que, si vous évoluez dans une grande surface, personne ne sait qui vous êtes. C'est seulement au bureau que l'on vous reconnaît. C'est un vrai plaisir de ne pas fournir son identité. Ce n'est pas moi, c'est l'autre. Bref, cela permet d'échapper à toute forme de responsabilité. Le gouvernement n'a pas, au début de la pandémie, encouragé les gens à mettre le masque car il n'en avait pas. Le voilà qui s'apprête à nous verbaliser (ou presque) si nous ne le portons pas. Je me servirai de ma douce voix pour proclamer que je suis plus royaliste que le roi.