Un faux compte certifié @EliLillyandCo annonçant que l’insuline était désormais gratuite, a relancé le débat sur les prix très élevés pratiqués Outre-Atlantique pour ce produit.
Davantage que le Laboratoire Eli Lilly, c’est bien Elon Musk qui a été pris au piège. Car en voulant lancer les comptes Twitter certifiés moyennant le versement de 8 dollars par mois, le nouveau propriétaire du réseau social à l’oiseau bleu a suscité une vague de faux comptes certifiés. De quoi créer la confusion sur la toile. Et surtout d’ouvrir les vannes aux fake news. Eli Lilly en a fait les frais vendredi lorsqu’un faux compte certifié, dénommé @EliLillyandCo, a affirmé que l’insuline du groupe serait désormais gratuite.
Eli Lilly a immédiatement réagi en s’excusant auprès des internautes qui auraient reçu l’information erronée et a rappelé à cette occasion l’intitulé de son compte officiel : @LillyPad. Mais le mal était fait. L’annonce du faux compte a eu pour effet immédiat de faire chuter l’action du laboratoire jusqu’à 6 % au cours de la journée. À la clôture, le titre accusait une baisse de 4,4 %.
Cette usurpation aura cependant eu pour conséquence de relancer le débat sur les tarifs de l'insuline pratiqués Outre-Atlantique. À maintes reprises, le prix exorbitant du traitement - jusqu’à 1 000 dollars par mois pour les patients dépourvus d’assurance-maladie - a fait l’objet de scandale. Selon l'Union of concerned scientists, son prix moyen a bondi de plus de 1 000 % entre 1996 et 2017, bien que ce médicament soit libre de tout brevet. De son côté, le portail statistique en ligne Statista souligne qu'aux États-Unis, où les prix sont libres, « le prix moyen par unité standard, tous types d'insuline confondus, s'élevait à plus de 80 euros (98,70 dollars) aux États-Unis en 2018, contre seulement 10 euros de l'autre côté de la frontière au Canada, et moins de 8 euros en France, en Belgique, au Royaume-Uni et en Australie ». En avril dernier, la chambre des représentants a adopté un projet de loi qui prévoit de plafonner le coût du traitement par le biais des assurances privées, pour une entrée en vigueur progressive entre 2023 et 2024.