Chaque année, la grippe saisonnière touche deux à six millions de personnes en France, et est responsable en moyenne d’environ 9 000 décès. La vaccination des enfants et adolescents n’ayant pas de comorbidité est « déjà recommandée chez les enfants de 6 mois à 17 ans dans plusieurs pays tels que le Royaume-Uni, l’Espagne ou encore l’Autriche pour limiter l’impact sanitaire et organisationnel de la maladie », souligne la HAS. « L’objectif est de permettre son remboursement et de limiter la diffusion et l’impact de la grippe sur la population », est-il expliqué dans un communiqué. Les cinq vaccins existants peuvent être utilisés, mais la HAS préconise préférentiellement celui qui s’administre par spray nasal. Cet avis répond à une saisine de la Direction générale de la santé (DGS) en janvier 2022.
Tolérance et efficacité convaincantes
La HAS rapporte la bonne efficacité des vaccins contre la grippe chez les enfants de 2 à 17 ans sans comorbidité pour prévenir l'infection, de l'ordre de 78 % pour les vivants atténués, 64 % pour les inactivés d'après les revues Cochrane.
Aucun signal particulier de tolérance n'est observé en pharmacovigilance pour les vaccins contre la grippe chez l’enfant disponibles en France (Fluarix Tetra, Vaxigrip Tetra, Influvac Tetra, Flucelvax et Fluenz Tetra). « Les données européennes et mondiales confirment la sécurité de ces vaccins chez les enfants », ajoute la HAS.
De préférence par voie intranasale
Les cinq vaccins, qui disposent d’une autorisation de mise sur le marché chez l’enfant, peuvent être utilisés. Néanmoins la HAS émet une recommandation préférentielle pour le vaccin par voie intranasale Fluenz Tetra. « Ce mode d’administration plus simple (pulvérisation dans le nez) devrait en effet être mieux accepté par les enfants et leurs parents », est-il expliqué.
La HAS précise que la recommandation ne concerne pas les enfants âgés de moins de deux ans. « En effet, l’intégration de cette vaccination au calendrier vaccinal soulève des questions d’acceptabilité et le manque de données probantes sur l’efficacité dans cette tranche d’âge ne permet pas de conclure avec certitude », lit-on.
Des bénéfices individuels et collectifs
L'inscription au calendrier vaccinal (non obligatoire) offrirait « de multiples bénéfices en matière de santé publique », fait valoir la Haute Autorité. Le bénéfice est d'abord individuel direct : les enfants âgés de moins de 15 ans, et plus particulièrement ceux qui sont âgés de 2 à 5 ans, sont surreprésentés parmi les cas de syndrome grippal vus en consultation de médecine de ville et aux urgences. Il est aussi indirect, puisque « cette vaccination permettrait d’alléger le poids de la grippe dans les services pédiatriques ». Enfin, le bénéfice est collectif : « cette vaccination chez les enfants de 2 à 17 ans – qui constituent le réservoir de la grippe - permettrait de limiter la diffusion de la maladie au sein de la population et des personnes âgées », explique la HAS.
L'avis souligne la nécessité du remboursement des vaccins contre la grippe saisonnière pour les enfants de 2 à 17 ans « afin que tout parent qui le souhaite puisse faire vacciner son enfant contre la grippe sans frein financier ».