Généralités
Considéré par trois pharmaciens sur quatre comme « un progrès nécessaire »*, le virage numérique du secteur de la santé, ou « Ségur de la santé », a pour but d'améliorer le suivi des soins en augmentant drastiquement l'interopérabilité des outils numériques ainsi que l'interprofessionnalité des métiers de la santé. La création de la plateforme SI-DEP en 2021 pour fluidifier le suivi des tests contre le Covid est un exemple de cette politique, dont voici les principaux chantiers actuels. Avant ceux du futur, comme la numérisation de la carte Vitale, prévue pour 2023…
« Mon espace santé »
Successeur numérique du dossier médical partagé, « Mon espace santé » est la clef de voûte de la pharmacie de demain. Lancé en février 2022, il permet au pharmacien d'accéder aux données de santé des patients (comme les résultats d'examens de biologie médicale) et d'échanger avec eux via une messagerie intégrée. Un calendrier médical et de nombreuses applications de santé (dont déjà 12 intégrées**) étofferont les capacités de « Mon espace santé ». Pour interagir avec, n'oubliez donc pas de signer un bon de commande auprès de votre éditeur de logiciel, de préférence bien avant la date butoir du 15 mars 2023 à 14 heures, afin de recevoir la version « Ségur » à temps. Actuellement, deux LGO sont certifiés « Ségur » : Winpharma de Everys, et LGPI – « id. » d'Equasens. La liste complète des logiciels référencés est disponible sur le site de l’Agence du numérique en santé (ANS). De même, les pharmaciens étant des patients comme les autres, ils peuvent eux aussi accéder à leur espace personnel sur le site Internet monespacesante.fr.
L'e-prescription
L'e-prescription sera opérationnelle le 28 avril 2023, date limite pour la mise à jour Ségur du logiciel métier des pharmaciens et médecins. À partir de 2024, elle sera obligatoire pour les prescriptions médicales. L'e-prescription repose sur un système de scan d'un QR code présent sur l'ordonnance papier, qui permet d'enregistrer son contenu dans la base de données de l'assurance-maladie et sur le dossier médical des patients dans « Mon espace santé ». Pour se livrer à l'e-prescription, là encore il faudra passer par un LGO certifié « Ségur ». Concernant l'exécution de l'ordonnance numérique en elle-même, il suffit d'être équipé d'une douchette pouvant scanner les QR codes. Le processus est simple : après le scan du QR code, le pharmacien récupère les données de la prescription, qui sont intégrées dans son LGO. Il peut alors effectuer la dispensation comme il le fait d'habitude, selon la prescription ou en ajustant cette dernière, après accord du médecin (dans ce cas, il faudra justifier des changements). Le pharmacien enregistre ensuite les informations de délivrance en base, après facturation, puis remet l’ordonnance papier au patient avec les informations sur les produits délivrés.
La téléconsultation
La téléconsultation facilite l'accès aux médecins et permet de désengorger les cabinets médicaux et les hôpitaux. Pour le pharmacien, qui assiste le patient lors de la téléconsultation, elle met aussi en valeur son rôle de soignant de proximité. Les conditions d’applications de la téléconsultation sont précisées par l’avenant n° 15 à la convention nationale pharmaceutique. Ces conditions comprennent la nécessité d’un local fermé et assez isolé pour garantir l’intimité des patients, ainsi que l'équipement nécessaire à la vidéotransmission et à la bonne installation des patients, en plus des outils médicaux connectés. Rappelons que les nouvelles modalités de rémunération pour l’assistance à la téléconsultation en officine comprennent un forfait « structure » (rémunération forfaitaire de 1 225 € TTC la 1re année, conditionnée à la déclaration en ligne de l’équipement) ainsi qu'une rémunération forfaitaire annuelle de 5 € TTC par téléconsultation, dans la limite d’un plafond annuel de 750 €.
La sérialisation
La sérialisation consiste en la vérification de l'authenticité d'un médicament entre sa mise en distribution et sa dispensation effective, afin de lutter contre les falsifications. Elle est obligatoire depuis le 31 décembre 2022, sous peine d'amendes qui, selon un texte en cours de préparation dans le code de la Sécurité sociale, pourraient s'élever jusqu'à 2 000 euros par trimestre. Pour éviter cette contravention et sérialiser, le pharmacien doit souscrire son contrat et son abonnement pour connecter son LGO à France MVS. Une fois la souscription réalisée, il faut contacter son éditeur de logiciel afin de mettre à jour ce dernier pour qu'il soit compatible.
* D’après une enquête Call-Médi-Call pour « le Quotidien du pharmacien » menée du 12 juillet au 5 septembre dernier auprès de 1 066 pharmacies.
** P-HP patients, AppFine, Le compte ameli, FreeStyle LibreLink, ID-U Santé, Libheros.fr, Livi, Malo, Mapatho, Mémo Santé Enfant, Mes médicaments chez moi, MyGHT Limousin, sante.fr, Vidal Ma Santé et Withings Health Mate.
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