LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- Dans leur grande majorité, les adjoints sont en phase avec leur métier. Ils s’impliquent et entretiennent de bons rapports avec leur employeur et leurs collègues. Trouvez-vous cela rassurant ?
JÉRÔME PARESYS-BARBIER.- De façon générale, les adjoints exercent en effet dans de bonnes conditions. À travers cette enquête, je les sens solides et responsables. Ils centrent leur activité sur le patient. Ils sont dans le partage et le dialogue avec leur entourage. Ils veulent aussi que l’on respecte leur indépendance professionnelle. Quitte à faire valoir une clause de conscience. Je note également que les adjoints voudraient s’impliquer davantage dans leurs activités. Cela tient beaucoup à leur propre volonté.
La section D n’est pas perçue comme étant proche de leurs préoccupations. Que répondez-vous à cette attente ?
En effet, ni l’Ordre, ni les structures syndicales ne sont perçus comme de réels vecteurs d’amélioration. Pourtant, nous avons près de 60 000 contacts par an avec nos confrères, par téléphone, par mail ou par courrier. Nous organisons régulièrement des rencontres dans les régions. J’ai le sentiment qu’on attend beaucoup de la part de l’Ordre. Nous ne pouvons pas traiter certaines préoccupations, notamment économiques, car elles ne font pas partie de nos attributions. Toutefois, l’ouverture du capital aux adjoints, à terme, nécessite une réflexion sur le plan de la santé publique. Nous prendrons notre part à ce débat. Par ailleurs, nous préparons pour la rentrée une communication d’importance, afin de mieux faire connaître le métier d’adjoint et sa valeur ajoutée au sein de l’équipe officinale.
De nombreux adjoints en appellent à l’évolution de la profession. Seront-ils entendus ?
Je le souhaite et, en tant que président de la section D, je m’y emploie. La majorité des adjoints se tiennent prêts à s’investir dans les nouvelles missions définies par la loi HPST. C’est très positif. L’officine est une entreprise où le titulaire a besoin de déléguer de plus en plus. Les adjoints se posent des questions sur l’opportunité et les moyens de devenir titulaires. Ils se forment. Toutefois, il faut bien distinguer formation et information. Par ailleurs, la féminisation de la profession et les responsabilités associées restreignent la mobilité géographique des adjoints. Cela se comprend, mais il faut que nous puissions définir précisément les besoins dans chaque région, afin de le faire savoir. D’autre part, je rappelle que, conformément à l’article R4235-14 du Code de santé publique, les attributions de l’adjoint doivent être notifiées par écrit. Pour le moment, elles ne sont pas clairement définies ou parfois seulement oralement.
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