LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- En général, comment se passent les relations entre adjoints et préparateurs ?
JÉRÔME PARÉSYS-BARBIER.- Globalement, tout le monde est dans le même bateau. Si la politique est bien définie par le titulaire, tout se passe bien. Pour ma part, j’exerce depuis 25 ans. J’ai travaillé dans deux officines, avec trois ou quatre préparateurs et nous avons noué de vraies relations d’amitié. Je suis souvent le rempart entre eux et le titulaire et je sers d’intermédiaire lorsqu’un problème se présente. Je ne dis pas que tout est idyllique dans toutes les officines. Par exemple, les relations sont parfois difficiles entre les étudiants en troisième ou quatrième année qui viennent en stage et les préparateurs. Mais actuellement, avec la situation économique difficile des officines et la mise en place des nouvelles missions, nous n’avons plus le temps pour les chamailleries. Nous n’en sommes plus à nous compliquer la vie, il faut plus que jamais travailler ensemble.
À l’Ordre, avez-vous déjà reçu des plaintes liées à des problèmes entre des adjoints et des préparateurs ?
Non, en général ce sont plutôt des affaires avec les titulaires qu’avec des adjoints. Je n’ai jamais reçu un courrier de préparateur m’alertant sur des problèmes avec des adjoints. Il peut y avoir des affaires disciplinaires liées à des problèmes de personne, mais c’est extrêmement rare. J’ai pourtant un recul important, puisque je suis à l’Ordre depuis 2001 et que nous recevons 64 000 courriers par an.
Quels conseils pourriez-vous donner aux adjoints pour entretenir de bonnes relations avec les préparateurs ?
La première règle à respecter est d’être toujours à l’écoute. De plus, il vaut mieux expliquer les choses de manière pédagogique, plutôt qu’en utilisant sa position hiérarchique. Ce n’est pas en criant sur quelqu’un que les choses avancent plus vite. On doit pouvoir compter sur les préparateurs et, pour cela, il faut éviter de créer des frustrations dans l’équipe. Lorsqu’une personne commet des erreurs, il faut les analyser et réexpliquer la bonne méthode à employer afin d’être dans une démarche de qualité. La donne a changé : la différence qui existait il y a vingt ans entre les adjoints et les préparateurs, qui étaient chargés des préparations magistrales, n’est plus d’actualité. Désormais, à travers les nouvelles missions, chacun pourra trouver sa place. Et il n’est pas interdit à un préparateur de se déplacer au domicile du patient, de faire des essayages à des patients âgés ou de s’occuper de la mise en place de matériel médical. Il peut également s’occuper de la vente des plantes en vrac, par exemple. De même, dans la coopération interprofessionnelle, le préparateur doit lui aussi apprendre à dialoguer avec les infirmières et les médecins. Certaines missions ne se feront pas sans les préparateurs. Il faut donc les encourager à se former et que l’officine ait les moyens et le temps de mettre en place ces nouvelles missions. Enfin, avec les futurs textes sur les holdings, les préparateurs auront une place importante dans la nouvelle organisation des pharmacies. L’état d’esprit, pour tout le monde, doit être d’aller de l’avant et de travailler main dans la main.
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