L’ANNONCE EST LÀ, repérée sur le site d’un grossiste, venue d’un syndicat ou lue dans la presse professionnelle. Toute première question qui se pose à l’adjoint : est-elle pour moi ? « Vous ne prenez pas de risque à envoyer votre CV même si vous ne correspondez pas forcément au poste recherché. Il vous appartiendra ensuite de mettre en avant ce que vous pourriez apporter en plus », estime Brigitte Defoulny, directrice de la société de conseil et de formation Héliotrope. Pour savoir si le poste proposé vous correspond, rien de tel qu’un repérage. Le site Internet de l’Ordre des pharmaciens dispose d’un annuaire des officines, avec différentes informations (année du diplôme du titulaire, nombre d’adjoints, etc.). « Si possible, faites une visite en client mystère pour avoir une idée de la taille de la pharmacie, de son ambiance, de son positionnement et de ses éventuelles spécialisations », recommande Nicolas Deguilhem, consultant en management officinal. Cette visite a un double intérêt : voir si cette nouvelle affectation vous convient et orienter votre démarche de candidature. En effet, le CV et la lettre de motivation devront refléter le poste proposé et le projet professionnel de l’adjoint. Que peut-on apporter à l’officine ? Quelle spécialisation veut-on développer ? En fonction de ces critères, on choisit les arguments, les compétences et les formations mis en avant.
. CV : clarté et tri des informations
Le curriculum vitae doit « accrocher » l’employeur. N’étant pas exhaustif, il doit donner envie au titulaire d’en savoir plus sur vous. Dans la forme, la présentation est concise, la mise en page sobre, claire et aérée. Les phrases sont courtes, dans un style télégraphique. L’écriture du CV doit être percutante, faisant appel à des verbes d’action. Évitez les répétitions, même pour décrire des expériences similaires. Et attention à l’orthographe ! Il est recommandé de ne pas dépasser deux pages (évitez les recto verso). Objectifs : faciliter la lecture et faire bonne impression. On doit tout de suite trouver les informations clés en lien avec le poste proposé. Ces informations constituent des rubriques, qui sont les suivantes :
- État-civil, avec nom, prénom et coordonnées. L’âge ou la date de naissance sont également indiqués, de même que les possibilités de mobilité géographique. Si vous avez moins de 25 ans, il est utile de mentionner que vous avez le permis de conduire. Au-delà, on considère comme normal de savoir conduire. Les candidats à l’embauche ne sont pas tenus de joindre une photo d’identité ou de spécifier leur statut matrimonial. Cependant, pour anticiper cette question, on peut indiquer l’âge de ses enfants et d’éventuels problèmes de garde.
- Compétences. Les candidats ayant déjà plusieurs d’années d’expérience peuvent mettre en exergue leurs compétences en lien avec le poste proposé.
- Expériences professionnelles. Cette partie occupe la moitié de l’espace du CV. Ne retenez que les expériences les plus significatives, qui sont détaillées avec précision. La présentation classique énumère les postes par ordre chronologique, en commençant par le plus récent. Plus en phase avec la pratique officinale, un autre type de présentation consiste à indiquer les différentes fonctions occupées dans des pharmacies, avec, pour chacune d’elles, le détail des activités. Cette présentation peut être également utilisée si vous avez eu des périodes d’inactivité. En outre, il n’est pas obligatoire de préciser le nom des officines, ni les dates d’occupation des postes.
- Formations, diplômes et spécialisations. Les plus récentes et les plus significatives sont détaillées. Mettez en avant les stages de formation et les diplômes universitaires (DU) que vous avez suivis.
- Informations complémentaires. On y trouve les langues pratiquées et les centres d’intérêt du candidat. Il est recommandé de n’indiquer que ceux qui nécessitent des qualités appréciées pour le poste proposé.
N’oubliez pas que le CV sera sous les yeux du recruteur lors de l’entretien. « Sachez parer à toute question ou demande de précision », prévient Brigitte Defoulny. Il est évidemment inutile, voire préjudiciable, de mentir sur son CV. Le titulaire peut contacter vos anciens employeurs. Il est d’ailleurs tenu de vous en avertir. Attention aux interprétations hâtives ! « Un pharmacien resté longtemps aura peut-être des difficultés au changement. Et un adjoint qui passe régulièrement d’une officine à l’autre peut être perçu comme instable », analyse la consultante. Mais une longue carrière dans la même pharmacie peut aussi signer la confiance accordée à l’adjoint, sa fiabilité, son honnêteté. Et un officinal qui multiplie les contrats à durée déterminée est tout à fait apte pour pallier un surcroît de travail temporaire.
Mettre l’accent sur certains aspects de son parcours permettra de les valoriser lors de l’entretien ultérieur. Attention cependant à ne pas aller trop loin dans les détails, le risque étant de se montrer trop spécialisé ou peu préoccupé par la pratique quotidienne du comptoir. De même, adhérer à des organisations sportives ou associatives est à double tranchant. « Une multiplication des activités peut faire penser que le travail n’est qu’à visée alimentaire », relève Nicolas Deguilhem. Un conseil : si l’enseigne de l’officine est la même que celle d’où vous venez, indiquez-le. « Le groupement impulse une culture d’entreprise. Les adjoints y retrouvent leurs marques très rapidement », assure le consultant en management.
. Lettre de motivation : trois étapes
La lettre de motivation accompagne le CV, en réponse à une annonce ou comme support d’une candidature spontanée. Son objectif est d’inciter l’employeur à rencontrer le candidat. L’objet de la lettre est clairement exprimé dès les premières lignes. Pour trouver les mots justes, on peut reprendre les termes de l’annonce. Une lettre de motivation est toujours spécifique à une offre donnée et cible au plus près les impératifs du poste à pourvoir. Ce texte révèle plus largement les capacités et la personnalité du candidat. Attention, donc, car la lettre de motivation peut être rédhibitoire si elle est mal tournée. Sur la forme, le texte doit tenir sur une page au maximum. On préfère le présent, voire le futur, au conditionnel, qui peut être interprété comme un manque d’assurance. L’objectif est d’expliquer le pourquoi (qu’est-ce qui vous attire dans le poste proposé ?) et le comment (qu’est-ce qui vous fait penser que vous êtes le candidat idéal ?) de la candidature. Le plan se fait en 3 étapes, après la phrase d’accroche : le vous/je/nous.
- Vous : rappel des points clés de l’offre.
- Je : réponse argumentée.
- Nous : sollicitation d’un entretien.
« À travers ce texte, le titulaire doit percevoir l’enthousiasme du candidat. L’évocation des expériences passées va révéler sa fibre pour le métier de pharmacien », considère Nicolas Deguilhem. En pratique, la lettre est envoyée ou remise en main propre au titulaire. « Précisez que vous allez prendre contact avec lui dans quelques jours », conseille Brigitte Defoulny. Selon la consultante, il est préférable d’être celui qui passe l’appel, ayant choisi les conditions optimales pour le faire.
. Entretien d’embauche : présentation et concessions
C’est le jour de l’entretien. L’adjoint s’y rend à l’heure convenue, énergique et détendu. « La poignée de main doit être franche, le candidat souriant et courtois », estime Nicolas Deguilhem. Rester soi-même, ce n’est pas évident mais indispensable. Moins de deux minutes doivent suffire pour se présenter. « Si vous êtes trop bavard, on peut craindre que vous le soyez aussi au comptoir », pointe le consultant. Selon lui, l’intérêt du pharmacien pour le poste doit nettement transparaître. Un test pour révéler un bon candidat : « Il se tient régulièrement informé des actualités professionnelles ». Au cours de la discussion, on se tient, de part et d’autre, prêt à des concessions. Ainsi, un pharmacien venu de l’industrie dispose de qualités appréciées en officine, comme une certaine rigueur. Mais son manque d’expérience devra l’inciter à accepter une rémunération progressive en fonction de son aisance au comptoir. De son côté, l’employeur va donner sa chance à un candidat qui n’a pas forcément toutes les qualités requises. À lui de manifester son intérêt et sa volonté de progresser.
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