LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- L’été dernier, le répartiteur Phoenix Pharma, déjà actionnaire de Plus pharmacie, a pris la majorité du capital de votre groupe. Qu’est-ce que cela a changé pour vous et pour vos adhérents ?
JOSEPH-PHILIPPE BENWA??CHE.- Cela n’a rien changé pour le groupe Plus Pharmacie dans sa façon d’envisager son évolution. Nous développons avec Phoenix Pharma une synergie en terme de logistique. Nous sommes l’un des rares groupements à disposer d’une plateforme de distribution qui nous appartienne. Phoenix Pharma va contribuer à en faire un outil dynamique, performant et agressif. Par ailleurs, et c’est assez rare pour le souligner, nos adhérents sont des acteurs économiques de la société à laquelle ils appartiennent. Ils détiennent toujours 30 % du capital du groupe.
À l’époque, on a pu rapprocher votre lien avec Phoenix Pharma de la possible ouverture du capital des officines à des non-pharmaciens…
Cette prise de participation majoritaire de Phoenix Pharma était prévue dès le départ. L’éventualité d’une ouverture du capital des officines, elle est regardée de très près par tous les acteurs de la pharmacie française. On l’a évoqué, puis ça s’est calmé. On sent à nouveau quelques frémissements sur cette question.
Au plan de la communication, vous avez récemment diffusé une campagne de promotion de votre enseigne sur les ondes radio. Pourquoi l’avoir si peu relayée au sein de la profession ?
Parce que l’objectif de cette campagne n’est pas de recruter des adhérents, mais de nous adresser aux consommateurs. Il est grand temps de leur montrer que le pharmacien est le spécialiste du médicament et qu’il peut être aussi le spécialiste de la vie moins chère. Il n’y a pas que les enseignes de grande distribution qui peuvent se prévaloir de faire des prix. Le pharmacien doit disposer des mêmes armes que ses concurrents.
Comme Giphar et le groupe PHR, vous êtes assigné en justice par l’Ordre des pharmaciens pour votre communication. Comment abordez-vous cette confrontation ?
Permettez-moi d’abord de vous rappeler que notre première campagne de communication remonte à plus de 20 ans. Nous avons été pionniers dans ce domaine, comme dans bien d’autres. Je ne citerai ici que nos campagnes de promotion du préservatif, qui ont assuré notre visibilité à la télévision à des heures de grande écoute. Aujourd’hui, l’Ordre des pharmaciens nous attaque. Mais pas par la voie du référé. Cette campagne a été renouvelée la dernière semaine du mois de janvier. Nous allons continuer à nous adresser au consommateur. Je l’ai dit à la présidente de l’Ordre. Isabelle Adenot et son entourage ont parfaitement saisi le virage qui doit être pris. Souvent, l’action précède la loi. L’intelligence de nos instances, c’est de le reconnaître.
Sur le sujet des sociétés de participation financière des professions libérales (SPF-PL), différents montages sont avancés par des représentants de la profession. Lequel a votre faveur ?
Celui du Collectif des groupements, bien entendu. Les succursales, je suis pour. Mais j’aurai été encore plus loin. La porte n’a été ouverte qu’à moitié. Pourquoi ne pas parler de 8 ou 12 SEL, au lieu de 2 ? (N.D.L.R. : le Collectif des groupements propose qu’une SPF-PL puisse détenir des participations dans la limite de deux SEL, qui détiendraient à leur tour des parts dans deux autres SEL).
Quelles sont, selon vous, les limites à l’entrée au capital des officines ?
La limite, c’est celle que nous allons nous fixer. Le tout, c’est que cela soit limité à la profession. Pour l’instant, car cela aussi sera amené à évoluer. Et pourquoi ne pas faire entrer des préparateurs au capital des pharmacies ?
Il est vrai que cette option est rarement évoquée au sein de la profession.
Mais qui se soucie des préparateurs ? Il faut les mettre à l’honneur, au même titre que les adjoints. J’en profite pour dire que c’est une honte de les payer à un tel niveau de rémunération. Je défends l’idée d’un intéressement appliqué au conseil officinal.
Comment comptez-vous intégrer les nouvelles missions du pharmacien ?
Depuis plus d’un an et demi, nous développons un concept de dépistage et de prévention validé par les plus hautes instances. Sa mise en place doit commencer au mois de mai.
Ce service sera t-il payant ?
Le service en officine doit être gratuit pour le consommateur, même si d’autres missions devront être rémunérées.
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