LA REFONTE de la formation des préparateurs en pharmacie est en route. La profession s’y attelle depuis plus d’une décennie, estimant qu’un décalage s’est creusé entre les enseignements prodigués et la réalité de la pratique officinale. La réflexion sur ce dossier s’est engagée depuis l’automne au sein des ministères de la Santé, de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, en collaboration avec les syndicats professionnels. Un référentiel des activités du futur préparateur a d’ores et déjà été élaboré.
Sur le volet de la formation, les représentants des différents ministères ont indiqué, fin mai, que l’accès au métier de préparateur, tant à l’officine qu’à l’hôpital, devait se faire par le biais d’un brevet de technicien supérieur (BTS), en deux ans. Deux parcours seraient donc possibles, la voie scolaire dans un lycée professionnel, et la voie de l’apprentissage, sur la base de 1 350 heures de cours théoriques.
Ce modèle ne convient pas aux représentants des officinaux. La Commission paritaire nationale de l’emploi et de la formation professionnelle (CPNEFP) souligne, en effet, la disparité des temps de présence. « Il y aurait trois jours par semaine passés en centre de formation et seulement deux jours à l’officine », précise Jean-Marie Fonteneau, président de la CPNEFP, qui plaide pour un cursus en 3 ans, après le baccalauréat, sous statut de salarié en apprentissage. Les heures de cours seraient portées à 1 500 au total, rééquilibrant ainsi la proportion entre la théorie et la pratique. Le système de l’apprentissage salarié est celui qui s’applique déjà pour les manipulateurs en électroradiologie et les infirmiers diplômés d’état, rappelle Jean-Marie Fonteneau. Selon lui, cette solution doit permettre une bonne régulation du marché de l’emploi, puisque chaque apprenti devra trouver une officine pour accueillir sa formation. La CPNEFP envisage d’ailleurs de rétablir un agrément pour les pharmacies concernées. Le projet pédagogique est soutenu, au sein de la commission, par bon nombre de représentants syndicaux des salariés et des titulaires. Ceux-ci devront aussi se mettre d’accord, ultérieurement, sur la rémunération versée par l’officine.
Moins de préparations.
Autre sujet qui reste à aborder par la commission, le programme de cette formation. Les préparateurs vont devoir acquérir de nouvelles compétences, plus en phase avec la pharmacie d’aujourd’hui et de demain. « L’enseignement sur les préparations, dont certaines sont devenues obsolètes, sera allégé. Il devrait en être de même pour la botanique ou la chimie élémentaire, au profit de la pharmacologie et des connaissances sur les pathologies, qui seront renforcées », estime Jean-Marie Fonteneau. Des notions d’animation, de communication et d’accompagnement du patient seront intégrées au cursus, qui pourrait aussi comporter des cours en informatique et en langues vivantes. Le consensus professionnel sur le contenu des programmes ne sera pas le moins aisé à obtenir, confie M. Fonteneau. Quant à la nouvelle appellation du préparateur en pharmacie, elle n’est pour le moment pas tranchée, faisant figure de détail (tout de même symbolique) dans ce vaste chantier.
Reste à savoir si la profession sera suivie dans son choix de cursus. Rien n’est encore arrêté. Les représentants des ministères concernés ont pris acte de l’opposition au principe d’un BTS. Ils doivent poursuivre les travaux définissant les compétences indispensables au métier de préparateur, de façon conjointe avec les représentants professionnels. Quelles que soient les orientations finalement retenues, elles devraient pouvoir s’appliquer dès la rentrée 2012.
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