La négociation salariale complémentaire qui s’est tenue hier a tourné court. Force Ouvrière (FO) n’hésite pas à pointer la responsabilité de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), venue sans mandat de négociation. De son côté, la FSPF annonce lancer une grande enquête sur les salaires pour « mesurer la soutenabilité économique des revendications salariales ».
Dans un « communiqué fédéral », FO s’attaque à l’attitude de la FSPF lors de la réunion de la Commission paritaire permanente de négociation et d’interprétation (CPPNI) de la pharmacie d’officine qui s’est tenue hier. L’ordre du jour prévoyait « une négociation salariale complémentaire à l’accord du 16 novembre 2021 ». Cet accord porte sur une revalorisation du point de 3 % à compter du 16 mars 2022. Mais depuis, l’indice des prix à la consommation a atteint 4,5 % fin mars et le SMIC a été revalorisé de 2,65 % au 1er mai, rappelle FO. D’où cette nouvelle négociation salariale… qui n’a finalement pas eu lieu.
En effet, selon FO, la FSPF s’est présentée sans mandat de négociation « alors que le sujet était prévu depuis deux mois », tandis que l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), qui disposait bien d’un mandat, « étant minoritaire, (n’était) pas en mesure de signer seule un accord de salaires ». C’est pourquoi FO « condamne fermement la surdité patronale quant aux légitimes revendications salariales d’un personnel à qui l’on a demandé d’importants efforts et une implication exceptionnelle depuis de nombreux mois, dans le contexte sanitaire que l’on connaît ». Dans ce contexte d’absence de reconnaissance du personnel et de perte de pouvoir d’achat, l’ensemble des organisations syndicales représentatives de l’officine, sur proposition de FO, « a décidé de suspendre toute signature d’accords collectifs tant que la négociation salariale n’a pas repris et débouché sur une nouvelle et nécessaire revalorisation des salaires minima conventionnels ».
Pour sa part, la FSPF a annoncé lors de la réunion de la CPPNI le lancement d’une enquête sur les niveaux de rémunération en pharmacie d’officine. Elle met en avant que le SMIC va effectivement augmenter au 1er mai, « la deuxième fois en moins de 6 mois » et que la revalorisation de 3 % de la grille des salaires a bien pris effet à la mi-mars. Or il est nécessaire de « mesurer la soutenabilité économique des revendications salariales des organisations syndicales de salariés ». La FSPF se dit « préoccupée par l’augmentation continue de l’inflation et ses répercussions sur le pouvoir d’achat des équipes officinales » et souhaite, par cette enquête, « procéder à un état des lieux complet incluant l’ensemble des éléments variables des salaires : primes exceptionnelles, de 13e mois, d’intéressement… ». Les résultats sont attendus au mois de juin.
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