LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- Banquiers et comptables sont parfois désignés comme responsables des restrictions de personnel à l’officine. Que répondez-vous à cela ?
PHILIPPE BECKER.- Les cabinets comptables incitent les pharmaciens qui ont des fins de mois difficile à analyser tous les postes de frais de leur officine. Il apparaît clairement que le principal poste de charge est celui des frais de personnel. De plus, c’est le seul qui ait une certaine variabilité. Nous essayons donc de trouver des solutions, étant conscients du coût humain de telles décisions. Mais bien souvent, la seule et unique solution est le licenciement.
Quelles sont justement vos recommandations aux employeurs sur la question de l’emploi ?
Il faut travailler sur la productivité pour éviter d’avoir à licencier un jour. En d’autres termes, il ne faut embaucher que si on est sûr et certain que le salarié sera occupé à temps plein sans période d’inactivité. Selon les types d’officines, nous estimons que le chiffre d’affaires par employé en équivalent temps plein, hors titulaires ou associés, se situe entre 280 000 et 320 000 euros par an. Il est même plus élevé pour les pharmacies en association. Il faut travailler sur ce paramètre sans remettre en cause la sécurité et la qualité de service. C’est tout à fait possible. À la condition d’une bonne organisation et d’une bonne définition des postes de travail.
Pensez-vous que la situation de l’emploi à l’officine pourra s’améliorer à court ou à moyen terme ?
À court terme, je ne le pense pas, car les pharmaciens vont être obligés de faire des gains de productivité, qu’ils le veuillent ou non. La stagnation des chiffres d’affaires s’est durablement installée. Les perspectives d’emploi sont donc moins porteuses. De plus, la diminution du nombre de licences et les regroupements qui s’annoncent auront une répercussion sur le marché de l’emploi en officine, l’objectif étant de rationaliser.
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