KARINE PANSIOT est adjointe à Dijon depuis 1999. En 2005, la réforme de l’Ordre des pharmaciens introduit un mode d’élection régional pour les adjoints. Karine Pansiot décide de se présenter pour la région Bourgogne. « Le président de la section D, Jérôme Parésys-Barbier, recherchait des volontaires dans chaque région pour participer aux élections. Concrètement, je ne savais pas vraiment ce que représentait le travail de conseiller ordinal. Mais la noblesse et le côté éthique de l’institution m’attiraient et le challenge était intéressant », se souvient Karine Pansiot. Elle est élue une première fois en 2005, pour un mandat de quatre ans, puis réélue en 2009. La durée du mandat étant passée à six ans, elle est donc conseillère en Bourgogne jusqu’en 2015. Entre 2009 et 2012, elle fait partie du bureau de la section D. À leurs débuts, les nouveaux élus ne sont pas livrés à eux-mêmes. Ils se voient attribuer un parrain pour les aider dans leurs premiers pas d’ordinaux. « Pour ma part, j’ai été conseillée par Patrick Fortuit, raconte Karine Pansiot. Nous avons également suivi quelques formations organisées par l’Ordre, pour découvrir le travail de conseiller. Ensuite, nous apprenons sur le terrain, au fil du temps. » Elle participe, comme tous les conseillers, aux réunions du conseil central quatre fois par an, ainsi qu’aux chambres de discipline. À ces travaux, s’ajoutent les réunions des différents groupes de travail. Karine Pansiot a notamment été membre de la section des assurances sociales. « C’est l’équivalent de la chambre disciplinaire, version sécurité sociale, précise-t-elle. Nous représentons les pharmaciens lorsque la Sécurité sociale porte plainte contre eux. » Elle s’occupe également de l’organisation du Prix de dispensation, avec sa consœur conseillère de Basse-Normandie. Réservé aux étudiants en pharmacie d’officine de 6e année, l’objectif de ce concours est de présenter une dispensation d’ordonnance avec des conseils appropriés. « Nous avons vécu de très bons moments lors de ce Prix, se rappelle Karine Pansiot. C’est très enrichissant de discuter avec des étudiants, de partager leur vision alors qu’ils s’apprêtent à entrer dans le métier. Nous avons besoin de jeunes et leur permettre d’entrer par cette porte-là est intéressant. » Elle s’est également spécialisée en éthique et en déontologie, ce qui lui a permis de répondre aux questions sur ce sujet lors de l’organisation du forum Internet des adjoints, en novembre 2010. Enfin, elle est aussi référente en addictologie et travaille régulièrement avec la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILT). « Nous avons notamment planché sur des programmes d’échanges de seringues, ainsi que sur l’organisation de formations sur le repérage précoce, l’orientation et le conseil en addictologie. En 2014, nous avons des projets en cours en addictologie avec la MILT, la direction générale de la santé (DGS) et RESPADD, le réseau de prévention des addictions. »
Être utile.
De son côté, Claire Filloux est élue ordinale pour la région Limousin. Adjointe à Limoges, de 1984 à 2012, et désormais pharmacienne d’officine intérimaire, elle est également arrivée au moment de la réforme, en 2005. « Au début j’étais un peu intimidée en arrivant à l’Ordre. Mais nous avons été très bien entourés. Les collaborateurs sont très gentils et on pouvait les appeler n’importe quand si on avait un doute », témoigne-t-elle. Elle aussi a ses spécialités au sein de l’institution. Membre du bureau, elle s’occupe du site Internet Meddispar, qui propose aux pharmaciens toutes les informations utiles sur les médicaments à dispensation particulière. « Je participe à la validation des fiches et à la rédaction des actualités pour le site », explique-t-elle. Par ailleurs, Claire Filloux est très impliquée dans la lutte contre le cancer, puisqu’elle s’investit dans un réseau régional labellisé par l’Institut national de cancer (INCa). « Nous élaborons des fiches d’aide à la dispensation pour le pharmacien et des aide-mémoire pour les patients », détaille-t-elle. Du fait de sa connaissance du sujet, elle a été nommée par la présidente de l’Ordre, Isabelle Adenot, au sein du comité consultatif des professionnels de santé de l’INCa, où elle a siégé de 2009 à 2013. À présent, elle contribue à la relecture de documents pour l’Institut. « J’ai aussi été nommée par Isabelle Adenot au comité d’interface avec les professionnels de santé de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) », poursuit-elle. Elle y est un des représentants de la pharmacie d’officine depuis 2013.
Pour elle, il est parfois difficile de jongler entre son emploi du temps en officine et ses obligations ordinales. « J’ai connu deux changements de titulaires en trois ans. Ce n’était pas toujours facile de trouver des arrangements. Comme je ne travaillais pas le jeudi, il m’arrivait de déplacer cette journée libre pour me rendre à l’Ordre. Je me suis aussi organisée pour poser des congés quand c’était nécessaire. » Claire Filloux estime que sa tâche la plus délicate en tant qu’ordinale est d’assister aux chambres de discipline. « Ce n’est pas évident de se dire qu’on juge le travail de confrères qui ont le même diplôme que nous et que nous pourrions être à leur place. » En revanche, elle apprécie le fait de conseiller les adjoints. « On se sent utile auprès des autres. Certains adjoints vont m’appeler plus facilement qu’une instance pour solliciter mes conseils, car ils me connaissent mieux. »
Influer sur l’avenir de la profession.
Enfin, Serge Caillier est lui aussi conseiller depuis 2005. Il a été élu dans la région Pays de la Loire. Pour lui, l’engagement ordinal est un prolongement logique de ses engagements pour la profession. « Je me suis toujours investi, j’ai fait beaucoup de syndicalisme et j’ai été quelque mois suppléant au conseil ordinal de la section A lorsque j’étais titulaire. Quand j’ai vendu ma pharmacie, j’ai fait partie de la CFE-CGC, puis j’ai préféré passer le flambeau à des gens plus jeunes. J’ai alors décidé de revenir à l’Ordre, mais dans la section des adjoints cette fois. » Serge Caillier travaille deux jours par semaine en officine, ce qui lui permet de s’impliquer dans ses missions ordinales un ou deux jours par semaine. « Dès le début, je me suis organisé en fonction de l’Ordre. Chaque conseiller peut s’investir à différents niveaux dans l’institution, en fonction de ses disponibilités et de ses souhaits. Pour ma part, je trouvais cela intéressant de pouvoir influer à ma façon sur l’avenir de la profession, tout en appartenant à une institution prestigieuse. » Serge Caillier est membre du bureau depuis 2005, et a occupé le poste de vice-président de la section D pendant trois ans. Il gère en particulier les questions juridiques pour l’Ordre, ainsi que les affaires européennes. « Nous avons créé l’association européenne des pharmaciens employés dans les pharmacies d’officine en 2012 (EPhEU : European association of Employed community pharmacists in Europe). C’est l’un de mes meilleurs souvenirs à l’Ordre », affirme-t-il. L’objectif de cette association est de fédérer les représentants des pharmaciens salariés des différents pays européens, afin de peser sur les décisions européennes concernant les adjoints, mais aussi de guider les pharmaciens européens qui souhaiteraient travailler à l’étranger. Serge Caillier siège aussi dans plusieurs commissions, comme celle sur l’Europe ou celle sur les Sociétés de participation financières des professions libérales (SPF-PL). Il participe en outre à l’organisation de réunions en région, pour aller à la rencontre des adjoints et des étudiants en fin d’études. « Si on veut s’investir à l’Ordre, il faut avoir envie de s’engager pour les autres, estime Serge Caillier, qui rejoint ainsi l’avis de Jérôme Parésys-Barbier, président de la section D (voir l’interview ci-dessous). Il faut également être attentif à ne pas confondre l’Ordre avec un syndicat. Les missions sont différentes, même s’il est vrai que l’économie influe sur les décisions politiques, quelles qu’elles soient. »
Aux adjoints qui souhaiteraient se lancer dans l’aventure aux prochaines élections en 2015, il conseille « d’y aller à petits pas. Il faut s’engager progressivement, commencer par exemple par travailler dans une commission, pour bien comprendre les rouages ». Pour sa part, il ne regrette pas son investissement et en garde surtout de bons souvenirs. « Tout cela prend un peu de temps, mais c’est très gratifiant. On noue des amitiés et on fait de belles rencontres, c’est un aspect très satisfaisant de notre mission. »
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