C’est un sujet pour le moins explosif révélé la semaine dernière par l’hebdomadaire « L’Express ». Après avoir repéré des entreprises présentant des taux d’absentéisme record, l’assurance-maladie vient de lancer une expérimentation pour tenter de les faire revenir dans le droit chemin. Son idée ? Informer ces employeurs sur ce taux record et leur révéler les motifs d’arrêt du travail enregistrés. Laurent Bailly, responsable du département des services aux assurés à l’Assurance-maladie, assure que le but est avant tout d’alerter l’employeur sur les conditions de travail au sein de son entreprise. Pour l’assurance-maladie, il ne fait aucun doute que la multiplication des arrêts de travail, tout comme leur durée, est en corrélation avec les conditions de vie des collaborateurs.
Taux d’absentéisme record
Quid du secret médical ? Laurent Bailly jure que l’anonymat des salariés est préservé et qu’il est absolument impossible, « même de manière indirecte, de tracer les personnes ». C’est la raison pour laquelle l’expérimentation ne vise pas d’établissement de moins de 200 salariés pour que l’employeur ne puisse établir un lien évident avec l’un de ses collaborateurs. Tous les motifs d’arrêt ne sont pas dévoilés, l’assurance-maladie ayant choisi de cibler les absences pour troubles musculo-squelettiques (TMS), lombalgie et troubles psychosociaux. « Nous laissons de côté les petits arrêts courants (virus, poignet foulé, etc.) ainsi que les affections longue durée (diabète par exemple) qui pourraient parasiter les données d’absentéisme », explique Laurent Bailly à « L’Express ».
Cinq entreprises ont reçu la visite d’un directeur de caisse primaire d’assurance maladie (CPAM), à Amiens, Bourg-en-Bresse, Marseille, Grenoble et sur la Côte d’Opale. Elles travaillent dans les secteurs d’aide à la personne, du conseil, du gardiennage et de la sécurité et elles présentent un taux d’absentéisme de 20 %, soit un niveau quatre fois supérieur à celui des entreprises de leur secteur et de leur région. Prochain rendez-vous dans six mois pour voir « si des actions ont bien été mises en place ». En 2018, l’assurance-maladie compte rendre visite à une quarantaine d’entreprises. Si l’expérimentation est concluante, ce sont 200 entreprises par an qui pourraient recevoir la visite du directeur de CPAM dont elles dépendent.
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