Le 29 avril, les 32 salariés du Laboratoire Boiron de Reims ont manifesté leur opposition au déremboursement de l'homéopathie, évoqué ces derniers mois. Une telle décision entraînerait, selon eux, la fermeture du site et la fin de leurs emplois.
Deux jours avant la fête du travail, les 32 salariés du Laboratoire Boiron de Reims ont manifesté avec conviction en blouses et avec leur banderole : « Sauvons l'homéo et nos emplois ». Alors que la Haute Autorité de santé (HAS) doit donner son avis en juin, pouvant aboutir au déremboursement de l'homéopathie, Boiron estime que le laboratoire de Reims serait tout simplement « voué à la fermeture » si une telle décision était prise. Une inquiétude justifiée par le fait que les commandes passées à Reims concernent « essentiellement des produits remboursés », comme a tenu à le rappeler Catherine Richard, pharmacienne et directrice du site.
Si les salariés de Reims sont déjà passés à l'offensive, ils ne sont pas les seuls employés du groupe à s'inquiéter pour l'avenir de leur travail. Selon les estimations de Boiron, qui emploie environ 2 500 personnes en France, plus de mille postes seraient menacés.
Alors, depuis les annonces des Académies de médecine et de pharmacie, Boiron mène la contre-attaque pour défendre l'homéopathie. Une pétition lancée le 10 avril, baptisée « Mon homéo, mon choix », a recueilli plus de 250 000 signatures. « De nombreuses études cliniques prouvent l'intérêt de l'homéopathie, la HAS a tous les éléments en main pour pouvoir se prononcer, tient à rappeler Anabelle Flory-Boiron, directrice France de Boiron. Dans les faits, un généraliste sur trois en prescrit quotidiennement et plus de mille pharmaciens suivent chaque année une formation spécifique. » Selon Anabelle Flory-Boiron, dérembourser l'homéopathie « aurait des conséquences très importantes sur nos emplois en France, mais notre objectif est également que l'accès à tous soit préservé ». La directrice France de Boiron souligne par ailleurs les montants dérisoires que coûte le remboursement actuel de l'homéopathie : 55,7 millions d'euros, selon « Le Monde ».
Les attaques régulières que subit l'homéopathie se traduisent en tout cas de manière concrète en ce premier semestre 2019. Alors que Boiron écoule 58 % de sa production en France, les ventes ont chuté de 9,3 % dans le pays, entre janvier et mars. À l'international, la baisse s'élève même à 10,1 %, sur cette même période.
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