Le Quotidien du pharmacien.- Alors que les séances de l’Académie sont déjà ouvertes à tous, pour quelles raisons cette dernière a-t-elle décidé d’organiser une séance entièrement dédiée aux échanges avec le grand public ?
Yves Juillet.- Parce qu’en pratique très peu de personnes du grand public participent habituellement à nos séances. Et qu’il nous a semblé important de débattre en direct, de la manière la plus interactive possible, de trois sujets* d’actualité, concernant tout particulièrement les relations des patients avec les pharmaciens d’officine, sur lesquels l’Académie avait antérieurement fait des propositions ; notamment sous la forme de rapports et de recommandations.
Comment cette séance a-t-elle été mise sur pied ?
L’idée a émergé de réflexions au sein de la Commission Information et Communication, qui a créé ensuite un groupe de travail spécifiquement chargé de la création de cet événement. Il est essentiel de souligner que ce grand débat a été préparé en totale co-construction avec des associations de malades qui ont directement participé au groupe de travail. Associations avec lesquelles l’Académie avait par ailleurs déjà eu antérieurement l’occasion d’œuvrer sur un certain nombre de sujets, parmi lesquels la déclaration des effets indésirables de médicaments par les patients eux-mêmes.
J’aimerais également souligner que près de la moitié de l’auditoire lors de cette séance était constituée de personnes non-membres de l’Académie et non professionnels de santé.
Que retenez-vous tout spécialement des échanges réalisés autour des trois thèmes abordés ?
S’agissant des ruptures d’approvisionnement, de l’inquiétude a clairement émergé, parfaitement légitime d’ailleurs, car il s’agit d’une situation anormale qui a tendance, en outre, à s’aggraver. Intrinsèquement liée à un nouveau mode d’organisation de l’ensemble de la structure de fabrication et de distribution du médicament et à une augmentation globale de la demande dans le monde.
Le sujet des vaccinations a fait l’objet d’un heureux consensus et on a pu constater la bonne acceptation finale de l’augmentation du nombre de vaccinations obligatoires induite par la ministre de la Santé. Il a été abordé, notamment, la nécessité de se mobiliser pour améliorer le taux de couverture vaccinale de la vaccination contre la rougeole, ainsi que de celle contre les papillomavirus, y compris chez les garçons. La seconde partie de la discussion, consacrée au rôle du pharmacien, a donné l’occasion de rappeler le grand succès constaté lors de l’expérimentation de la vaccination antigrippale en officine, qui a préludé à la décision de sa généralisation pour la prochaine campagne.
Enfin, il est apparu lors de la discussion sur les autotests/TRODs (tests rapides d’orientation diagnostique), la nécessité absolue de disposer de tests fiables, l’importance qu’il y aurait à ce que le ministère de la Santé élargisse le nombre de TRODs dont la réalisation serait autorisée en officine, ainsi que leur remboursement et le rôle central d’accompagnement du pharmacien, y compris leur complémentarité avec les médecins prescripteurs.
Pour finir, j’aimerais souligner la participation très positive des représentants de l’ANEPF (Association nationale des étudiants en pharmacie), pour leurs visions prospectives et leur volonté de développer l’interprofessionnalité.
Une deuxième édition de ce type d’événement est-elle envisageable ?
À titre personnel, je pense que oui, après que les conclusions de ce premier débat auront été tirées. Et en prenant le temps nécessaire pour identifier de manière optimale les thèmes à aborder et la manière de traiter ces questions.
* « Ruptures d’approvisionnement », « Vaccins et vaccinations », « Autotests et TRODs ».
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