Près d’un commerce sur trois exerce aujourd'hui sous la bannière du commerce coopératif et associé. Ces commerçants indépendants, qui ont fait le choix d’être actionnaires de leur groupement, font preuve d’un dynamisme supérieur à la moyenne. Leur chiffre d’affaires progresse de 3,1 % en 2018 alors que le commerce de détail français subit une croissance à 0. Les pharmacies affiliées à l’un des sept groupements adhérents de la FCA (1) font même mieux. Avec une hausse de 3,41 % de son chiffre d’affaires, le secteur de la pharmacie fait partie des quatre branches d’activité qui performent le plus. Cette hausse d’activité est nettement supérieure au 1,12 point de progression moyenne enregistrée dans la profession (2).
Cette résilience face à la conjoncture et la baisse du pouvoir d’achat n'est pas le seul point commun que partagent ces groupements avec les autres membres de la FCA. Comme le relève Eric Plat, son président, l’ensemble des enseignes adhérentes a pris conscience des enjeux du digital et adopté des solutions créatrices de plus-value. 55 % des enseignes disposent aujourd’hui d’un site d’e-commerce, 46 % ont développé leur propre application et 77 % sont actifs sur au moins deux réseaux sociaux (Facebook, Twitter, YouTube, LinkedIn ou Instagram). La majorité des groupements de pharmacie n’a rien à envier à ces scores.
Relève et imposition
Les pharmaciens font également face à un autre enjeu commun aux chefs d’entreprise indépendants, celui de la relève générationnelle. Comme le souligne Alexandra Bouthelier, déléguée générale de la FCA, en 2018, 2 300 mutations ont été effectuées, contre 920 trois ans auparavant. Il s’agissait, dans 39 % des cas, d’un départ à la retraite, et dans 23 % d’une cession familiale. Fait notoire, 41 % des repreneurs étaient d’anciens salariés. Dans leur volonté d’anticiper la mutation démographique, les enseignes ont étoffé leur palette de services au profit de cette « ascension sociale ». 86 % des membres de la FCA offrent ainsi une aide au montage financier, 76 % un service juridique, tandis que 50 % proposent un accompagnement financier direct. « Mais en aucun cas, il n’est question de prendre des parts dans l’entreprise », souligne la déléguée générale de la FCA, insistant sur ce point de différenciation avec les franchises.
Dans sa défense du commerce indépendant, la FCA s’est fait entendre pour pérenniser le pacte Dutreil en faveur des entreprises, notamment en ce qui concerne les cessions familiales. Reste à consolider son effet levier dans le cadre de la transmission aux salariés, notamment en obtenant un amortissement sur les investissements au-delà de trois ans. « Ce rôle de levier reste très contraint et extrêmement fragile, car chacun sait que dans un commerce nous avons besoin d’un amortissement sur investissement sur cinq, voire sept ans », dénonce Eric Plat.
Autre cheval de bataille de la FCA, l’équité fiscale. Les points de vente physiques sont en effet l’objet d’impositions plus nombreuses et en augmentation constante. Comme l'explique Alexandra Bouthelier : « il n’est pas question de taxer davantage les uns que les autres mais que tous les commerces soient soumis à une base d’imposition transverse, quel que soit le mode de distribution. Nous nous battons pour que tout le monde soit à la même enseigne ! »
(1) Astéra, Giphar, Giropharm, Wellpharma, Objectif Pharma, Elsie Groupe et Socopharm.
(2) Chiffre d'affaires intégrant les prestations de services. Source CGP.
Près de 40 % du chiffre d’affaires
Médicaments chers : poids lourds de l’activité officinale
Les concentrations continuent
Hygie 31, Giropharm : grandes manœuvres au sein des groupements
Valorisation et transactions en 2023
La pharmacie, le commerce le plus dynamique de France
Gestion de l’officine
Télédéclarez votre chiffre d’affaires avant le 30 juin