Générateur de dynamique économique et d’emplois non délocalisables, le commerce associé auquel se réfèrent cinq groupements de pharmaciens*, confirme une remontée de sa croissance pour la seconde année consécutive.
Selon les chiffres de la Fédération du commerce associé (FCA), ces 97 groupements de commerçants coopératifs et associés totalisent pour 2016, un chiffre d’affaires en hausse de 2,3 % à 150, 3 milliards d’euros. Une performance bien supérieure au 0,5 % de croissance générée par le commerce de détail dans sa globalité. Cette puissance économique qui équivaut à 7 % du PIB français et à 56 % du chiffre d’affaires du secteur industriel, s’est également traduite par 5 600 emplois nouveaux au cours de l’année 2016, portant les effectifs à 546 769 salariés.
Pour florissant qu’il soit, ce secteur composé de 45 245 points affiliés à 180 enseignes n’en voit pas moins poindre quelques nuages. Ainsi la relève constitue un enjeu majeur pour le commerce associé qui aura à renouveler 15 % de son parc au cours des cinq ans à venir. Or le nombre de transmissions semble ralentir puisque 1 002 opérations ont été effectuées en 2016, contre 1 400 relevés en moyenne les années précédentes. « Le commerce associé est un élément indéniable de l’ascenseur social. Nous constatons en effet une montée en puissance des collaborateurs dans l’accession à l’entreprenariat grâce à la transmission. Dans 16 % des cas, ce sont des salariés du secteur et même dans 13 %, des salariés du réseau qui reprennent le point de vente », analyse Alexandra Bouthelier, déléguée générale de la FCA.
Facteur identitaire
De la faculté des anciens à passer le flambeau dépendront la cohésion et la pérennité des réseaux. Cet enjeu est d’autant plus crucial que ces derniers risquent d’être fragilisés par la Loi Macron au travers de l'assouplissement des contrats d’affiliation et de facto, des modalités de sortie du réseau qu'elle prévoit.
Olivier Plat, président de la FCA, a adressé un courrier au président de la République rappelant les dangers de la limitation de la durée des contrats d’affiliation (voir notre article abonné). « La mobilité interenseignes n’a pas besoin d’être stimulée artificiellement », affirme-t-il. Il plaide, a contrario, pour un resserrement des liens entre associés et réseaux. L’engagement des associés au sein de leur groupement est en effet la condition sine qua non pour assurer la solidité des structures du réseau afin que l’enseigne, la coopérative, voire la marque puissent tenir leurs promesses.
Deux poids lourds de la distribution alimentaire au sein de la FCA se rejoignent pour affirmer que cet engagement ne doit cependant pas passer par l’intermédiation d’un corps étranger au réseau. « Nous devons éviter de commettre la même erreur que le monde bancaire ou agricole qui, en faisant entrer des experts, a suscité au sein de leurs adhérents le sentiment d’une perte de pouvoir et, en définitive, la perte de la finalité de l’usager », alerte Michel-Edouard Leclerc, président des centres E. Leclerc.
Même mise en garde chez Système U dont le président-directeur général, Serge Papin, déclare : « Plus l’implication des associés est libre et plus elle risque d’être faible. Il y aurait certes une tentation à faire face à un certain délitement par la mise en place d’une technostructure. Or il est clair que cette instance ne prendrait pas les décisions dans l’intérêt des adhérents. » Bien davantage que des moyens coercitifs, le P-DG de Système U prône pour un engagement for et volontaire des associés, reposant sur un facteur identitaire, voire communautaire.
* Astera, Giphar, Giropharm, Objectif Pharma, Wellpharma.
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